webGuinée Education et Recherche scientifique
Institut national de Recherches et de documentation


Recherches Africaines
Etudes guinéennes (nouv. série)
Conakry, n°s. 1-2-3-4. 1964 (janv.-déc.), pp. 3-35

Lire aussi Ray Autra

  • La République de Guinée en bref.
  • “Sociétés de tradition agraire et sociétés de tradition pastorale en Guinée.”. (). Bulletin IFAN XXXXII 1980 (2): 400-433.
  • « Prêt au retour sans condition »

L’Institut National de Recherches et de Documentation de la République de Guinée (I.N.R.D.G.) a déjà tourné le cap de ses 20 ans — sa création date de 1944 — et l’occasion s’offre d’en rappeler les origines, la structure et d’en préciser les activités.

Ce rappel est d’autant plus nécessaire que si la gestation de l’ex-Centrifan de Guinée a été des plus laborieuses, cet organisme ayant souffert d’hostilités plus ou moins avérées comme d’une indifférence quasi-unanime, il demeure encore sous le sceau de la malédiction qui a frappé toutes les institutions créées sous le régime colonial quand bien même à contrecourant un mouvement d’opinion de plus en plus large se manifeste tant en Guinée qu’à l’étranger vis-à-vis de notre Centre National de Recherches.

Nous nous devions par ailleurs sous l’éclairage nouveau de l’indépendance de faire le point et il était plus sage, pensons-nous, d’attendre que ces ans neufs dans la vie politique, économique et sociale du pays aient marqué de leur empreinte les hommes et les choses afin qu’on puisse en juger avec plus de sérénité.

Mais qu’on ne s’y méprenne, loin de nous l’intention d’entreprendre ici un quelconque plaidoyer prodomo sua.

Là-dessus, nous sommes les premiers à reconnaître et à déplorer que l’outil que nous avons entre les mains est encore très imparfait, qu’il sort à peine de ses langes, et que nous sommes peut-être encore loin de pouvoir dire comme M. Théodore Monod dans l’avant-propos de la présentation de L’Institut Français d’Afrique Noire

« Le vaisseau peut enfin quiller son chantier et appareiller vers le large. A ce stade, le constructeur voit s’achever sa tâche – 0 ! heureux qui comme… c’est à l’équipage, au navigateur, au pilote à assurer la marche du navire. »

Toutefois, nous puisons ailleurs une source de réconfort: l’instrument est là, il existe. Il nous appartient de le parfaire, de l’aider à vaincre les difficultés présentes et futures. Et bien naturellement quand je dis « nous » ici, il faut entendre nous qui sommes dans la « maison » comme tous ceux qui de près ou de loin en Guinée, en Afrique et dans le monde, sont concernés par les problèmes du sous-développement dont un des aspects les plus dramatiques est précisément l’état embryonnaire de la Recherche.

Les pages qui vont suivre ne seront donc qu’une tranche de l’histoire de l’Institut National de Recherches et de Documentation, la description d’un stade de sa croissance que nos efforts de tous les jours – vous et nous – doivent tendre à dépasser. Et il est à souhaiter que les uns et les autres nous apportions dans le combat engagé notre contribution pour que l’Institut réalise son ambition : un outil au service des hommes d’Afrique, au service de l’homme tout court.

1. – DU CENTRIFAN
A L’INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHES ET DE DOCUMENTATION

L’histoire de l’Institut National de Recherches et de Documentation se confond avec celle de la « maison-mère » — l’IFAN — qui lui a donné le jour, et la chronologie de la Recherche scientifique en Afrique Noire jusqu’à une période encore récente, l’avènement des « indépendances » africaines.

Après l’Algérie (1909), le Maroc, l’Indochine, Madacascar, c’est en 1931 que germe l’idée de doter l’Afrique Occidentale Française d’une institution de Recherche scientifique appelée à assurer la coordination des travaux, le moyen de les entreprendre, l’utilisation des résultats obtenus, la conservation de la documentation – tant imprimée que manuscrite – des collections, etc…

Mais déjà l’A. O. F. possédait un organisme qui avait fait ses preuves : le Comité d’Etudes Historiques et Scientifiques de l’A.O. F. créé le 10 Décembre 1915 par le Gouverneur Général Clozel dont les buts étaient de

  • coordonner les efforts de Recherches et de publications
  • sur l’ancienne fédération, en assurer la continuité,
  • en faire mieux connaître les résultats.

Le Comité avait donc déjà quinze ans d’existence, publiant son Annuaire et ses Mémoires (1916-1917) devenus Bulletin du Comité d’Etudes Historiques et Scientifiques de l’A.O.F., à partir de 1918, lorque l’on songea à la création d’un organisme répondant aux préoccupations de l’heure. Dans un rapport très détaillé, (Août 1931), avant-projet de création d’un Institut d’Etudes Africaines, M. Albert Charton, Inspecteur Général de l’Enseignement, l’un des « pionniers » de l’oeuvre nous précise les objectifs poursuivis:

« C’est pour nous, une sorte de devoir intellectuel et une exigence de l’honneur colonial que d’étudier les pays que nous avons la charge d’administrer et les peuples que nous avons la tâche de protéger et d’éduquer. Il y a là, pour une part, une des justifications les plus hautes de la colonisation, qui ne saurait se définir en termes uniquement matériels et économiques… La constitution d’une science africaine est bien une exigence de notre politique coloniale. »

Plus loin dans le même document il définit le rôle et le caractère de cet Institut :

  • stimuler la Recherche scientifique dans tous les domaines
  • assurer la liaison et la coordination; rôle auquel s’ajoute celui de diffusion par la publication.

Dans le schéma d’organisation de M. A. Charton, l’Institut serait au départ le simple prolongement du Comité d’Etudes existant ; rattaché à l’Inspection Générale de l’Enseignement, il aurait une organisation souple dans un contact très étroit avec l’Université française.
La situation financière ne permet cependant pas de donner corps au projet qui dort dans les cartons jusqu’en 1935, sans que pour autant l’idée ait été abandonnée.
En Août 1935, un rapport de M. A. Charton présente au Gouverneur Général un projet de création d’un Institut Français d’Afrique sur les bases exposées en 1931.
Suivent d’autres rapports à l’appui d’un projet d’arrêté portant création de l’I.F.A.N. adressés au Gouverneur Général qui à son tour en saisit le Ministère des colonies (20 Janvier 1936).
Les arguments présentés reprennent ceux développés en 1931:

« J’estime que la création d’un Institut Francais d’Afrique Noire vient à son heure. C’est là une exgience de notre action coloniale elle-même, un couronnement de notre oeuvre civilisatrice, une marque nouvelle donnée au monde et aux pays du durable intérêt que nous portons à notre domaine africain.
Il est temps de faire entrer la connaissance de l’Afrique Noire d’une façon méthodique et avec la force d’une institution définitive dans la culture et la science françaises ».

C’est sur ces fonds baptismaux, copieusement aspergés par les eaux bourbeuses d’un colonialisine qui ne cachait nullement ses desseins assimilationnistes que nait l’Institut Français d’Afrique Noire avec la bénédiction officielle de M. Marius Moutet, Ministre des colonies, dont le nom est un tout programme, sous la forme d’une dépêche au Gouverneur Général autorisant ce dernier à prendre le texte nécessaire.
Enfin, par arrêté général n° 1945 du 19 Août 1936, l’I.F.A.N. était créé.
Une décision du 20 Août 1936 affectait au nouvel organisme l’hôtel de l’Administrateur de la Circonscription de Dakar et dépendances, connu sous le nom de Palais Vadier
La direction était confiée à l’Inspecteur Général de l’Enseignement. Restait à trouver le Secrétaire Général prévu par l’article 37 du texte organique.
En attendant, était affecté au nouvel organisme pour s’occuper du musée, M. Alexandre Adandé, jeune commis sorti de la section Administrative de l’Ecole Normale William Ponty deux ans auparavant.
Puis M. André Villard, Archiviste Paléographe prenait en mains les Archives du Gouvernement Général créées le 1er juillet 1913.
Le poste de Secrétaire Général fut proposé an Professeur Marcel Griaule, Directeur de l’Ecole des Hautes Etudes connu pour ses travaux sur les Dogons en particulier, mais sans succès.
C’est alors qu’on fit appel à M. Théodore Monod, Docteur ès-sciences, Assistant au Muséum National d’Histoire Naturelle qui a présidé jusqu’en 1964 aux destinées de l’Institut Français d’Afrique Noire dont on peut dire qu’il est son oeuvre.
Nous sommes en 1937. Agé de 35 ans à l’époque M. Monod s’était déjà signalé par toute une carrière scientifique en Afrique:

  • mission d’étude océanographique et de biologie marine à Port-Etienne du Laboratoire des pêches Coloniales d’origine animale du Muséum d’Histoire Naturelle (1922)
  • mission au Cameroun (1925-26)
  • participation à la mission saharienne Augiéras-Drapper au cours de laquelle il découvre « l’homme d’Asselar » (1927-28)
  • Service militaire à la Compagnie saharienne du Tidikelt-Hoggar omme méhariste (1929-30), dont il rapporte un ouvrage sur l’archéologie: « L’Adrat-Ahmet » (1932)
  • diverses missions en Mauritanie et dans le Sahara (1934-36) qui lui permettent de réunir de nombreuses collections scientifiques, de faire d’innombrables observations scientifiques publiées dans les revues les plus diverses et d’écrire son ouvrage « Méharées » (1937), récit de la vie quotidienne d’un scientifique au Sahara.

M. Monod prend ses fonctions de Secrétaire Général de l’I.F.A.N. à Dakar en juillet 1938.
Depuis le temps lointain où les premiers efforts avaient été tentés pour mettre sur pied un organisme de Recherches, il s’était écoulé exactement 73 ans soit presque 3/4 de siècle ! En fait, il est bon de signaler en passant que dès 1865, Faidherbe avait créé une exposition permanente de l’Agricullure, de l’Industrie, d’Ethnologie et d’Histoire Naturelle à Saint-Louis, exposition qui fut transférée à Dakar en 1869, sous le nom de Musée de Dakar. L’effort n’ayant pu être poursuivi, une nouvelle tentative entreprise de 1919 à 1923, n’aboutit qu’à l’attribution d’un terrain à Dakar le 22 Avril 1919 pour la création d’un Parc-Musée
Et c’est le saut dans l’espace qui nous conduit en 1931, année de l’Exposition Coloniale de Vincennes, au rapport Charton évoqué plus haut.
Voilà donc que l’Institut Français d’Afrique Noire s’installe avec un rôle défini de la façon suivante par une lettre du Gouverneur Général Brevié au Ministre des colonies:

« Il provoquera et coordonnera les études de tout ordre sur les questions intéressant l’Afrique Noire, en établira les programmes de Recherches, en conformité avec les besoins de l’A.O.F. Il assurera la liaison indispensable avec les organismes métropolitains dont l’activité scientifique s’applique à l’Afrique. Il contribuera, par ses publications et éventuellement par les enseignements qu’il pourra organiser, à la connaissance de l’Afrique dans les milieux scientifiques et dans les milieux cultivés. Par l’Ecole d’Afrique, il contribuera à l’édification d’une science africaine et entrainera l’élite intellectuelle vers les études coloniales et africaines ».

L’Institut Français d’Afrique Noire, d’abord service du Gouvernement Général de l’A.O.F,. acquiert son autonomie en 1948, puis est rattaché en 1957 à l’Université de Dakar.
Il comprenait, avant l’éclatement de la Fédération de l’A.O.F.,

  • un Centre Féderal
  • des Centres locaux dits Cenfrifans dans chaque territoire
    • Sénégal
    • Mauritanie
    • Guinée
    • Soudan
    • Haute-Volta
    • Côte d’Ivoire
    • Dahomey
    • Niger
  • deux Centres associés
    • Togo
    • Cameroun
  • des bases I.F.A.N.
    • Base I.F.A.N. N° 1 du Mont Nimba en Guinée
    • Base I.F.A.N. N° 2, Station d’Hydrobiologie de Diafarabé, au Soudan (Mali)
    • Base I.F.A.N. N° 3, Recherches Saharariennes, à Atar, en Mauritanie
  • des Sections spécialisées
    • Section de Biologie marine et Musée historique à Gorée
    • Laboratoire Lagunaire à Port-I.F.A.N., Abidjan
    • le Palais-Musée des Rois à Aborney (Dahomey)
    • le Parc biologique de Bamako.

Ses publications s’imposent bientôt par des études et des travaux dont on ne peut contester le sérieux:

  • Notes Africaines (1er janvier 1939)
  • Bulletin trimestriel de correspondance
  • Bulletins de l’I.F.A.N. qui prennent la suite du Bulletin du Comité d’Etudes Historiques et Scientifiques de l’A.O.F. et comprenant deux séries de publications trimestrielles:
    • Série A, Sciences Naturelles
    • Série B, Sciences Humaines
  • Mémoires de l’I.F.A.N., sans périodicité fixe succédant aux Mémoires du Comité d’Etudes Historiques et Scientifiques et publiant des travaux originaux
  • Initiations Africaines, sans périodicité fixe et diverses autres publications:
    • Comptes Rendus de la Première Conférence Internationale des Africanistes de l’Ouest (Dakar, I.F.A.N., 1945)
    • Cartes ethno-démographiques de l’Afrique Occidentale
    • Icones plantarum africanarum
    • Catalogues de collections de Mollusques, Poissons, Serpents, Insectes;
    • Guides; Instructions Sommaires, etc…

Le Centre Fédéral de l’I.F.A.N. aujourd’hui devenu avons-nous dit Institut de l’Université de Dakar est divisé, par disciplines en Départements:

  • Sciences humaines
    • Archéologie – Préhistoire
    • Géographie
    • Histoire avec un Musée historique à Gorée
    • Linguistique
    • Ethnologie avec un Musée à Dakar
  • Sciences Naturelles
    • Biologie Marine avec un Musée de la Mer à Gorée
    • Botanique
    • Zoologie avec Laboratoire des Vertébrés
    • Laboratoire des invertébrés terrestres
    • Laboratoire des invertébrés marins
  • Documentation
    • Bibliothèque
    • Cartothèque
    • Service des Publications
    • Photo-Son

L’équipe de l’I.F.A.N. de Dakar, dans un numéro spécial des Notes Africaines a jeté un regard rétrospectif sur le passé de l’Institut Français d’Afrique Noire avant d’en fixer les nouvelles tâches dans le contexte d’une Afrique qui se veut « africaine ». Elle a eu le courage de reconnaitre le bien-fondé de quelque critiques et notamment « le travail en ordre dispersé en artisans » (des spécialistes de l’I.F.A.N.), « à une Recherche africaine par trop libérale, sans coordination ni plan d’ensemble et sans contrôle strict. »
Mais il y a autre chose sur lequel l’accent aurait dû être mis: c’est le fait d’avoir durant vingt cinq ans écarté de la Recherche les Africains et mieux de n’avoir pu en former un seul qui soit de classe internationale comme cela s’est vu dans les pays anglophones.
Et ce disant, je pense aux Mamadou Madéira Keita, Alexandre Adandé, Bernard Blin Dadié et tant d’autres … qui ont été « étouffés » dans une maison dont la vocation plus que toute autre était précisément de promouvoir des cadres africains mieux placés incontestablement pour mener à bien les Recherches dans certains domaines (ethnologie, sociologie etc … ). Il est difficile de penser que le racisme n’ait pas joué là aussi… et les cas Abdoulaye Ly, Ousmane Diallo-Poréko, Cheick-Anta Diop amènent à penser que oui… sûrement.
Dans cet historique de l’I.F.A.N., cette question « d’africanisation » des cadres n’est cependant pas passée sous silence mais a été abordée avec ambiguité, quand on écrit: « Il y a quelques années encore, on proposait une africanisalion des cadres qui avait en somme pour but de remplacer petit à petit des fonctionnaires européens par des fonctionnaires de race noire, formés aux mêmes systèmes et aux mêmes techniques. »
Ne serait-il pas temps de penser aussi à l’africanisation non des hommes mais des méthodes et même parfois des techniques, fussent-elles temporairement employées aussi par des blancs résidant en Afrique » 10
Certes, le reproche a été fait que l’africanisation a consisté à remplacer des fonctionnaires européens par des fonctionnaires de race noire formés aux mêmes systèmes et aux mêmes techniques que les premiers. Mais à qui en incombe la faute et fallait-il attendre que de nouvelles générations soient formées à des méthodes et techniques autres ? Et pendant ce temps ! Et de quelles méthodes et techniques s’agit-il ? L’Afrique indépendante doit-elle balayer du coup la somme d’expériences que l’humanité a accumulées pour repartir de zéro à la Recherche de méthodes et techniques propres à elle ? N’est-ce pas du coup la négation de la science même ? Car on voit mal un chimiste parce que africain abandonner de propos délibéré telle ou telle technique telle ou telle méthode, scientifiquement éprouvées pour tel système qui soit purement africain, à moins d’admettre alors que les lois physiques, biologiques, etc… soient autres sous le soleil d’Afrique.
C’est à ce même propos que le Président Ahmed Sékou Touré écrivait avec on ne peut plus de pertinence:

« Les connaissances qui conduisent à la pratique de la chirurgie ne sont-elles pas les mêmes enseignées à Londres, Prague comme à Bordeaux? Les procédés de calcul du volume d’un corps ne sont-ils pas idenliques à New- York, Budapest ou Berlin ? Le principe d’Archimède n’est-il pas le niême en Chine et en Hollande;.,… Il n’y a pas de chimie russe et une chimie japonaise. Il y a la chimie tout court » 11

Il se pourrait par ailleurs qu’un Africain découvre une méthode meilleure, une technique plus appropriée; même en ce cas, cela n’est-il pas à verser au patrimoine commun de l’humanité ?
Ceci dit, c’est bien de l’africanisation des hommes qu’il s’agit puisqu’aussi bien à l’heure où nous écrivons les plus grands « spécialistes » de l’Afrique sont hors d’Afrique : en Europe, en Amérique et ailleurs ! (tout comme la presque totalité de la documentation sur l’Afrique et la presque totalité des chefs-d’oeuvre culturels du continent).
Et s’il est hors de doute que des hommes de race noire nantis du même bagage culturel que les hommes de race blanche auraient pu se livrer dans le domaine des sciences naturelles, physiques, mathématiques aux mêmes Recherches que celles qui ont été faites, il faut finir par se convaincre que même formés aux mêmes systèmes et aux mêmes méthodes que les Blancs, ils auraient sûrement mieux fait avancer les choses dans le domaine de l’ethnologie, de la sociologic etc…, car malgré tout, il leur reste toujours un fond qui les rend plus apte à comprendre les hommes et les choses de leur pays.
Et c’est là, encore une fois de plus que l’Institut Français d’Afrique Noire a manqué à sa vocation. Et, force est de rejoindre ces lignes extraites de la présentation du premier numéro de « Recherches Africaines »: « La création, à la veille de la seconde guerre mondiale, de l’Institut Français d’Afrique Noire, constitua incontestablement un progrès sur la situation antérieure. Mais quels que fussent le désintéressement de ses animateurs et de bon nombre de ses chercheurs, l’I.F.A.N ne pouvait pas ne pas refléter le contexte colonial dans lequel il a été créé. Comme son nom l’indique, il avait pour objet de mettre à la disposition de savants ou chercheurs français des moyens d’études. Il se cantonnait pratiquement dans la Recherche « africaniste » dans les domaines spéciaux de l’Afrique, écartant totalement certains secteurs de la Recherche pure (par exemple les sciences physiques et mathématiques) et négligeant aussi certains domaines où où il eût été imprudent – face à l’administration coloniale – de s’aventurer par exemple l’histoire, et singulièrement l’histoire contemporaine. Inutile de dire que, dans le domaine humain, l’idéologie coloniale avait marqué l’esprit de beaucoup de ces chercheurs français, spécialement dans le domaine des sciences humaines, et par là avait faussé plus ou moins profondément leurs « perspectives ». Toutes choses qu’au demeurant l’équipé de l’I.F.A.N. à mots plus ou moins couverts reconnait dans le numéro cité des « Notes Africaines ».
Si ces quelques remarques étaient à faire, elles ne sauraient toutefois cacher une autre réalité tangible: l’importance et la valeur des travaux accumulés par l’I.F.A.N. et la formation d’une pléïade de chercheurs que nous nous réjouissons de retrouver dans les rouages de l’Université Française depuis la Sorbonne jusqu’à d’humbles laboratoires de province en passant par l’Ecole Normale Supérieure, le Muséum d’Histoire Naturelle et les chaires des facultés. On peut avoir la nostalgie que ces chercheurs n’aient pas été des Africains, mais nous pensons avoir clos ce débat car à ce niveau, ce qui importe, blancs, jaunes ou noirs, l’essentiel est qu’ils soient et qu’à l’Ecole de l’Afrique, ils ont apporté et continuent d’apporter une contribution de qualité au progrès de l’humanité. C’est à ce titre que nous ne pouvons que les saluer ici et compter sur leur concours pour une seconde étape dans la voie de la connaissance de notre Univers.

Ce tour d’horizon nous a paru nécessaire avant de présenter l’Institut National de Recherches et de Documentation, ce qui permettra de mieux en saisir la physionomie et les objectifs.
L’I.FA.N. étant créé par arrêté général du 19 Août 1936, c’est seulement sept ans plus tard que les arrêtés généraux n° 2781-IFAN du 3 Août 1943 12 et n° 4238-IFAN du 15 Décembre 1943 13 donneront une existence légale aux Centres locaux.
Le plus important de ces textes, l’arrêté du 15 Décembre 1943, précisera notamment la structure et le fonctionnement de ces centres:

  • L’I. F. A. N. est représenté dans chaque colonie du Groupe par un centre local dirigé par un assistant appartenant, en principe, à la section Ethnologie de l’Institut. (Article premier).
  • Le Centre local assure, sur le lerriloire de la colonie, le fonctionnement des diverses activités de l’I.F.A.N. Il y exécute les Recherches prescrites par le Directeur de l’I.F.A.N, sert de point d’attache au personnel du Centre fédéral en tournée dans la colonie, comme aux chargés de mission officiellement agréés par l’I.F.A.N., constitue l’organisme de liaison entre les correspondants locaux et entre ceux-ci et le centre fédéral (Art. 2)
  • Le Centre local assure la gestion, l’entretien, le classement et l’accroissement du fonds d’archives et de la bibliothèque, rattachés à l’I.F.A.N. (arrêté n° 2781-IFAN du 3 Août 1943 … ) Il assure la gestion, l’entretien, le classement et l’accroissement d’un Musée local, historique, ethnologique et scientifique, annexe au Musée fédéral. Il peut organiser des expositions temporaires, des cours ou des conférences sur des sujets ayant trait au programme général de l’I.F.A.N. (Art.3)
  • Le centre local constitue, à l’échelle de la colonie, un centre de documenfalion scientifique établi sur le même plan que celui du Centre fédéral (Art.4)
  • – Le Centre contrôle la conservation et l’entretien des monuments ou sites historiques et objets classés; il peut dans le cas de monuments, sites ou objets appartenant à l’Etal, à la colonie ou à toute autre collectivité publique, s’en voir confier la gestion. Son directeur est de droit membre de la Commission locale des sites et monuments naturels – (décret du 25 Août 1937, promulgué par arrêté du 6 Octobre 1937 (Art.5).
  • Le Directeur de Centre ou son représenlant est l’expert officiel de la colonie en tout ce qui concerne l’application des règlements en vigueur concernant
    • l’exportation des objets non classés d’intérêt historique, archéologique ou artistique;
    • les fouilles et découvertes (Art.6)
  • Le Centre local organise une section des arts indigènes chargée de l’invenlaire arlistique de la colonie et du recensement des artistes indigènes.
    Il encouragera les artistes au respect des styles locaux authentiques et à la reproduclion de leurs meilleurs modèles; des règlements spéciaux lui permettront d’accorder, après contrôle, une approbation officielle aux oeuvres représentant un degré suffisant de qualité technique et de fidélité aux traditions artistiques locales.
    La section des arts indigènes peut, dans le cadre de la colonie, provoquer la création d’une société mutuelle des artistes indigènes sous le contrôle de l’I.F.A.N., à aider ceux-ci dans le maintien de leurs traditions, comme dans l’organisation de la vente leurs productions (Art. 7).
  • La composition du personnel des Centres locaux est déterminée d’après les nécessités locales par le Directeur de l’I.F.A.N.
    Le personnel des Centres locaux relève pour toute question d’ordre scientifique ou technique du Directeur de l’I.F.A.N. qui prescrit ou autorise travaux, enquêtes ou Recherches scientifiques, missions, fouilles, travaux de restaurafion, achats de collections, etc…
    Le personnel des centres locaux relève disciplinairement de l’autorité du Gouverneur de la colonie intéressée (Art.8)
  • L’activité de l’I. F. A. N. pourra dans l’intérêt des progrès des connaissances touchant l’Afrique Noire, s’étendre au besoin sous la forme de centres locaux, en dehors du terriloire de l’Afrique Occidentale Française sous réserve d’être autorisée par le Commissariat aux colonies et après entente avec les autorités des territoires ou colonies intéressés. (Art. 9).

Ce texte est révélateur d’une certaine conception de la Recherche dont les effets sont à déplorer.

  1. En premier lieu, l’étroite dépendance avec le Centre Fédéral de Dakar d’une part, et la férule tutélaire des Gouverneurs jaloux de leur autorité et pour qui par ailleurs la Recherche était un « luxe inutile », d’autre part, faisaient peser dès le départ une lourde hypothèque sur les Centres locaux.
    La conséquence inéluctable en fut que le Centrifan de Guinée, comme les autres établissements du genre, devint une filiale de l’Institut Français d’Afrique Noire et que ses activités furent constamment perturbées soit par l’inertie administrative soit par des tracasseries aberrantes 14
  2. En second lieu, géré par un Directeur qui était en même temps l’unique chercheur, la diversité des spécialités des directeurs qui s’y succédèrent (botanique, sociologie, linguistique, géographie, biologie marine, etc … ) ne pouvait que nuire à la continuité des Recherches entreprises et l’on note aussi une propension à l’anarchie aggravée parfois par le manque de conscience professionnelle de certains directeurs.

Découlant de cette situation [il] n’a pas tardé à s’instaurer une conception strictement individualiste et artisanale de la Recherche. Et Jean Suret-Canale a pu écrire à très juste raison: 15

« Ce centre n’était guère qu’un pied-à-terre pour des chercheurs français venant poursuivre des études personnelles en Guinée: il était conçu en fonction de leurs besoins, et non pas en fonction des besoins de la Guinée ».

Mais tournons cette page pour revenir au second texte cité plus haut, l’arrêté général n° 2781 IIFAN du 3 Août 1943 qui consacre le rattachement des services locaux Archives-Bibliothèques aux Centres locaux.
Il y est précisé très prudemment:

« Cette disposition prendra effet, pour chaque Colonie, à la date à partir de laquelle le Centre local sera en mesure de prendre en charge le dépôt en question ; cette date sera fixée à la diligence de l’Institut Français d’Afrique Noire, après entente entre le Directeur de celui-ci et le Gouverneur de la Colonie).

La précaution n’aura pas été inutile car ce n’est que le 1er Avril 1944 que l’arrêté n° 797 A.P.1116 du Gouverneur de la Guinée Française crééra en fait le Centre local I.F.A.N (Centrifan) de la Guinée à Conakry.
L’arrêté local précise les points suivants:

  • Le Service des Archives et Bibliothèque de la Guinée Française, formant précédemment une Section du Cabinet 17, est rallaché au Centre local I.F.A.N. de la Colonie constitué tel que le prévoit l’arrêté général n°4238 du 15 Décembre 1943.
  • Le personnel en service au 1er Avril 1944 au Bureau des Archives et Bibliothèque est à compter de cette date, détaché et mis à la disposition de l’Institut Français d’Afrique Noire pour servir au Centre local I.F.A.N. de la Guinée.
  • Le matériel précédemment en service au Bureau des Archives et Bibliothèque sera, après inventaire, cédé dans les formes règlementaires à l’Institut Français d’Afrique Noire.

Le Centre local I.F.A.N. s’installera dans les bâtiments de la presqu’île de Boulbinet au fur et à mesure de leur évacuation par le service de Santé.
Ainsi donc jusqu’alors, le Centrifan de la Guinée n’avait eu qu’une existence virtuelle cependant que l’affectation à ses services de ce que l’arrêté appelle pudiqueinent « batiments de la presqu’île de Boulbinet » et qui ne sont autres que les locaux de l’ancien lazaret (lèproserie), va poser de nombreux problèmes.
L’accès en est difficile: il faut passer entre les deux cimetières (le cimetière européen et le cimetière « indigène »). On en était arrivé jusque-là, jusqu’ à poursuivre le Nègre d’une haine opaque après sa mort! Et quel spectacle que ce cimetiére « indigène » où l’on assistait journellement à l’exhumation des cadavres en putréfaction pour avoir la place d’inhumer d’autres cadavres 18. On laissait, sur sa gauche l’abattoir avec ses odeurs et ses charognards pour prendre un sentier malaisé bordé de plantureux tas d’immondices et de ferraille qui conduisait au bout de la presqu’île, véritable « finistère » a-t-on écrit, où s’élevaient les quatre bàtiments du lazaret dont deux sont mis à la disposition du Centrifan. M. Georges Balandier, un de nos prédécesseurs, en donne le tableau dans ces lignes qui se passent de commentaires 19

« … C’est à Conakry qu’il me fut donné d’évaluer la tragique détresse du nègre. Le Centre local de l’Institut d’Afrique que j’eus à diriger se trouvait rélegué à l’extrémité d’une presqu’île dans deux bâtiments du vieux lazaret, « en principe » désaffecté. Deux autres bâtisses, divisées en cellules servaient encore, antichambres du cimetière tout proche. Il en montait l’odeur de la pourriture humaine, face au paysage grandiose de l’Océan et des îles de Loos. C’est là que, déments, varioleux, sommeilleux et lépreux, malades grabataires, attendent, dans l’ordure et la faim, la mort. Il arrivait aux cadavres d’y pourrir, une ou deux journées, puis « une corvée» venait les enrouler dans une natte et allait les enfouir dans un coin du cimetière. C’est le lieu-dit Boulbinet, le quartier maudit où cohabitent le lazaret (euphémisme) où pourrissent les nègres (loin des yeux, pour le repos des mauvaises consciences), et l’Institut d’Afrique ; triste symbole des efforts sanitaires et scientifiqucs de notre colonisation. Pendant des années, mes prédécesseurs, moi-même, révoltés, avons combattu pour la suppression de ce Buchenwald » 20

Le Centre occupa donc deux des bâtiments du lazaret où tant bien que mal, il emménagea. L’un des locaux fut réservé au musée et au laboratoire. Ce dernier comprenait deux salles avec quelques meubles et des étagères en ciment, une installation électrique. L’autre abrita le fonds d’archives, un embryon de bibliothèque et un lot assez important de revues françaises et coloniales

  • Mercure de France
  • Revue des deux Mondes
  • Oeuvres libres
  • Bulletin du Comité d’Etudes Historiques et Scientifiques de l’A.O.F.
  • Bulletin du Comité de l’Afrique Française, etc…

D’autres tâches matérielles s’imposaient par ailleurs: protection de la minuscule presqu’île contre la mer, aménagement du terrain et d’une route , création d’un jardin botanique.
Le 14 Février 1947, soit quatre ans après l’ouverture du Centre, M. Georges Balandier, Directeur du Centrifan 21, déplorait qu’on n’ait encore pu faire déguerpir le lazaret et fixait les objectifs à atteindre:

« Dès que nous disposerons de tous les locaux, nous songerons:

  • à constituer un musée, ouvert au public, où seront exposés les pièces ethnographiques, préhistoriques… déjà possédées, ou qui seront acquises au cours des tournées et des missions;
  • à ouvrir la bibliothèque, qui va s’enrichir prochainement d’un nombre important de publications scientifiques et littéraires, ainsi qu’une salle de lecture;
  • à créer un Centre de documentation et une photothèque.
  • Nous reprendrons également les travaux trop longtemps abandonnés qui feront du Centrifan de Guinée un laboratoire d’études océanographiques.
  • Enfin, nous songerons à créer un bulletin d’études guinéennes où pourraient se publier des travaux qui nous seraient soumis ».

Quelques jours plus tard, le 19 Février 1947, ce dernier voeu était réalisé.

Le 3 Avril 1948, après bien des peines, les fous étaient étaient transférés à Fotoba
L’année 1951 est à marquer d’une pierre blanche: c’est pour le Centre l’année de la construction et 15 millions C.F.A. sont inscrits à cet effet au budget général.
Le plan des travaux était approuvé le 6 Aoùt 1951, la mise en adjudication fut chose faite le 14 Décembre et le 15 janvier 1952, le premier coup de pioche était donné.
Le bâtiment, construit au « Finistère » même de la presqu’île de Boulbinet, abritera notamment deux salles d’exposition, une bibliothèque avec salle de lecture, un laboratoire, une grande salle de cartographie; un étage entier sera réservé aux collections botaniques, ethnographiques et zoologiques.

Un des vieux bâtiments, indépendant, complètement remis à neuf, recevra les Archives.
Comme prévu, les nouveaux bâtiments seront terminés début 1953. Une grosse partie du matériel scientifique et du mobilier est commandée; le nouveau Centre I.F.A.N. offrira dès le premier trimestre 1953 des moyens efficaces de travail.
Alors que 1953 avait été l’année de l’installation définitive du Centre dans un bâtiment flambant neuf, les années 1954 et 1955 ont été celles de l’aménagement intérieur des locaux.
Le laboratoire est doté de matériel. La salle de cartographie est aménagée.
Si le problème des locaux revêtit des aspects dramatiques, celui du personnel fut non moins préoccupant.
Et c’est le lieu de réparer un oubli qu’il est difficile de ne pas croire volontaire: un hommage mérité à notre ami Mamadou Madéira Keita .
En effet, dès le rattachement des Services locaux Archives-Bibliothèque au Centre local, il fut affecté seul, et resta tout seul des années durant à faire un colossal travail de tri et de classement des archives et des publications 22, à assurer les tâches administratives et matérielles. Le Centre ne disposait à l’époque outre lui que d’un planton.
La direction de l’I.F.A.N. à Conakry fut assurée successivement par

M. Raymond Schnell, Assistant à la Sorbonne, créateur du jardin botanique (Novembre 1944-Novembre 1945)
M. Jean Joire, Principal de Collège qui s’employa de Février à Juillet 1946 à des Recherches historiques, préhistoriques et à des études démographiques.
En Novembre 1946, M. Georges Balandier, de l’Office de la Recherche Scientifique (O.R.S.C.) est nommé à la tête du Centre et entreprend au cours de nombreuses tournées des Recherches ethnographiques.
A son entrée en France (Août 1947), M. Jean Poujade, Président du Tribunal de Conakry prend bénévolement la direction du Centre. M. Jean Poujade est bien connu par ses travaux d’ethnologie navale, branche qu’il a véritablement créée; ses travaux ont paru dans son livre: La route des Indes 23 et dans une collection de monographies éditée chez Gauthier-Villars. Il a exploré toute la côte guinéenne où il a fait d’importantes découvertes sur la construction navale, notamment dans le Kaback.
M. Maurice Houis, ethnologue et linguiste, fut nommé Directeur adjoint, qui plus tard aura la succession.
En 1951, M. Houis part en congé et est remplacé par M. C. R. Herniaux, géographe.

Au cours de la même année, M. Mamadou Madéira Keita, Archiviste-Bibliothécaire après bien de tribulations et de tracasseries dues à son appartenance à la section Guinéenne du R.D.A. quitte le Centrifan, pour le Dahomey. M. Damien d’Almeida assurera désormais la sous-Direction du Centre et poursuivra le travail commencé par Madéira (classement des archives, mise en état de la bibliothèque et de son fichier).
Trois autres membres du personnel sont renouvelés. Ils sont remplacés par

  • Ninie Gaye née Marguerite Colle, dactylographe
  • Joseph Kamara, Contre-Maître d’Agriculture
  • Sourakata Soumah, planton.

M. Mamadou Sall est recruté et se voit confier la Section de reliure récemment créée.

En 1954-1955 le personnel de Recherche employé au Centre comprend toujours un seul assistant à demeure.
L’année suivante cet assistant, spécialiste en géographie physique, cède la place à M. Marchal, qui va s’attacher à doter le centre d’un excellent laboratoire de biologie marine.
La loi-cadre survient, puis l’indépendance guinéenne qui permettent au Centrifan de prendre une totale liberté vis-à-vis de la maison-mère. Le décret n° 74 PG du 10 Novembre 1958 consacre l’évènement en donnant la dénomination actuelle au Centre, Institut National de Recherches et de Documentation de la République de Guinée (I.N.R.D.G.).En même temps, l’Institut précédemment rattaché au Ministère de l’Education, deviendra un Département spécialisé du Secrétariat d’Etat à l’Intérieur, chargé de l’Information jusqu’en 1961 où il relèvera de la Présidence de la République.
En 1958, notre regretté Collègue Ousmane Diallo-Poréko, prématurément décédé le 5 janvier 1961, premier assistant guinéen, licencié es-lettres, sociologue, assure un court intérim et c’est la nomination de Jean Suret-Canale, qui, avec à ses côtés Nénékhaly Camara, chargé du Département Ethnologie-Archéologie-Préhistoire et moi-même en qualité de Directeur-Adjoint, recueille l’héritage légué par la colonisation.

Jean Suret-Canale, né en 1921 et très tôt est appelé à prendre contact avec les réalités coloniales. Et ce sont ses brillantes études secondaires couronnées de deux prix successifs au concours général qui lui en donnent l’occasion et les moyens en 1938 (Dahomey) et en 1939 (Indochine). Ensuite, après les années de résistance en France et son succès à l’agrégation, il vint en Afrique Noire où il prit une part active au mouvement politique et syndical naissants, ce qui lui valut une expulsion manu militari.
Professeur agrégé de géographie, spécialiste des pays de l’Ouest de la France et des études africaines (Université de Paris 1946), sa carrière universitaire le conduira successivement à Rennes, Brest, Dakar, Périgueux, Laval, Paris (Lycée J. B. Say), Conakry (Lycée Classique) et Kindia (Ecole Normale Supérieure), puis encore à Mantes (1963). Membre de l’Association des Géographes français, de la Société d’Histoire Moderne de France, de la Commission Historique et Archéologique de la Mayenne, il compte à son actif une oeuvre africaine de haute qualité où il fait sauter avec de puissantes dynamites tous les mythes, toutes les grossières rnystifications et autres grotesques supercheries échafaudées par les tenants du colonialisme pour légitimer et perpétuer le régime de malfaisance et de spoliations, de crimes et le viols qui était et est encore hélas le leur en Afrique. C’est d’abord son ouvrage en deux tomes: L’Afrique Noire Occidentale et Centrale, Tome 1, Géographie-Civilisation-Histoire 24, Tome II: L’Ere Coloniale (1900-1945) 25 qui est une mise au point « systématique et objective » à la lumière d’une documentation d’une richesse inouie. C’est aussi son « Histoire de l’Afrique Occidentale » en collaboration avec le jeune historien guinéen Djibril Tamsir Niane26 dont la parution a comblé sur le plan des manuels scolaires d’histoire une lacune d’autant plus importante qu’elle est résolument axée sur la décolonisation.
C’est enfin d’innombrables articles et études publiés dans les revues les plus diverses et qui sont autant de prises de position sans équivoque contre l’impérialisme colonialiste et son succédané non moins virulent, le néo-colonialisme.
Naturellement autant de boulets jetés dans les mares pestilentielles de la colonisation-tabou vaudront à Jean Suret-Canale des haines solides et bien des désagréments. Rayé des cadres de l’Université Française pour son sublime entêtement à demeurer au service de la Guinée — ce qui était une autre façon (et une bonne n’en déplaise a certains !) de servir la France véritable —, Suret-Canale est contraint de quitter la Guinée, le Gouvernement du jour, menaçant de lui retirer la qualité de Français. Après cinq ans de sejour en Guinée où en donnant le meilleur de lui-même il a souvent cumulé les fonctions de Professeur et de Directeur de l’Institut National de Recherches et de Documentation, il occupe aujourd’hui — rançon de sa fidélité à l’Afrique authentiquement africaine — un poste de seconde zone dans la banlieue parisienne.

Quant à Condetto Nénékhaly Camara, né à Beyla le 11 Septembre 1930 d’un père médecin africain, originaire de Forécariah, il a fait de brillantes études secondaires et supérieures à Dakar puis à Paris. Licencié es-lettres modernes (1957), Diplômé d’Ethnologie (1959), il accomplit deux ans de service comme Attaché de Recherches à l’Office de la Recherche Scientifique dans les Territoires d’Outre-Mer (O.R.S.T.O.M.). Au cours de ce stage, il participe à des fouilles dans la Marne (Professeur Leroi-Gourhan) et à la mission archéologique de M. le Professeur Jean-Paul Leboeuf, dans la République du Tchad.
A la proclamation de l’indépendance Guinéenne, Nénékhaly Condetto Camara rentre dans son pays. Nommé Assistant de l’Institut, il est chargé du Département d’Ethnologie-Sociologie-Archéologie-Préhistoire où il apporte une collaboration très précieuse. En 1959, il passe sa licence d’anglais. Poète et écrivain, il nous a donné un recueil Lagunes et des articles d’une haute tenue dans « Présence africaine » et « Recherches africaines ». Chercheur d’avenir, Nénékhaly Carnara est actuellement Secrétaire Général du Gouvernement.

De 1962 à 1964, la Direction de l’Institut est confiée à M. Chaïkhou Baldé, Instituteur de valeur qui a assuré la parution de nos publications « Recherches africaines » et « Mémoires de l’Institut National de Recherches et de Documentation ».

Depuis le 2 Janvier 1965, l’auteur de ces lignes a pris la succession.
Mais le problème de personnel qualifié reste crucial. Et c’est avec bonheur qu’en 1960, l’Institut s’est assuré la collaboration de Mme Isnard née Fanny-Lalande, licencié es-lettres et titulaire du Diplôme de bibliothécaire, ce qui a permis de réaliser un énorme travail de remise en ordre avec l’aide de MM. Sabin Koné (1960) et Mamadi Condé (1961).
Le musée est tenu depuis 1950 par M. Sampil Mamadou, Commis expéditionnaire, qui a accompli un louable travail de classement et d’identification d’objets et d’établissement de fiches muséographiques.

MM. Marius Sinkhoun, Aide-Laborantin (1955), Soriba Soumah (1962), El-Hadj Ibrahima Touré (1964) ont été affectés aux Archives.

Le 21 Février 1961, M. Daba Keita est nommé surveillant général de la Station scientifique et de la Réserve Nationale Intégrale du Mont Nimba

Des musées régionaux sont créés dans différents centres et confiés à des agents recrutés sur place: MM.

  • Fara Basile Ouendéno, à Kissidougou (1960)
  • Samuel N’Pouna Coline, Youkounkoun (1961)
  • Mara Kanfella, N’Zérékoré (1962).

Les services de Comptabilité 27 sont gérés depuis 1960 par M. Abdourahmane Fofana

Le Secrétariat est assuré par Mmes

  • Kourouma née Marie Da Costa, Commis Expéditionnaire (1962)
  • Camara née Mariama Barry (1962)
  • Keita née Aminata Fouré (1965)
  • M. Ansoumani Sylla (1963).

L’entretien du Jardin Botanique est à la charge de M. Joseph Kamara, Contremaître des Services de l’Agriculture (1950), aidé de jardiniers.

Pour remédier au manque de personnel scientifique, l’Institut fait appel à l’extérieur et s’est dès à présent assuré la collaboration de nombre de savants et instituts étrangers. La porte demeure ouverte, dans le cadre d’accords bilatéraux de coopération scientifique comme dans celui de l’UNESCO. 28
En 1961, le décret n° 193 PRG du 6 juin 29, créait un Conseil supérieur de la Recherche scientifique et technique composé

  1. des directeurs des divers services, instituts ou organismes d’Etat dont l’activité est consacrée, en tout ou en partie, à la Recherche scientifique ou technique dont le concours sera jugé utile;
  2. des experts non membres du Conseil pouvant être appelés à participer occasionnellement à ses sessions sur décision du Conseil.

Chaque année, un décret du Président de la République désigne le président du Conseil Supérieur de la Recherche scientifique qui sera assisté du Directeur de l’Institut National de Recherche et de Documentation.
Le Conseil Supérieur de la Recherche Scientifique et Technique est un organisme consultatif. Il donne des avis sur les questions qui lui sont soumises par le Gouvernement. Il peut formuler des suggestions sur toutes questions relatives au développement de la Recherche scientifique et technique et à sa coordination.

Le Conseil Supérieur se réunit au moins deux fois par an sur convocation de son président et toutes les fois que le gouvernement le juge utile.
Dès 1960, avec le démarrage du plan triennal, il fut décidé d’édifier un bâtiment adéquat pour remplacer nos installations actuelles vétustes (en ce qui concerne les Archives) et trop exiguës ( Bibliothèque et autres Départements spécialisés: Ethnologie, Histoire, Géographie, Musée, Photo, etc … ). Un crédit de 53.000.000 de francs fut mis à la disposition de l’Institut et des plans établis. Cependant, après les premiers coups de pioche, on se rendit compte que l’emplacement, pour des raisons techniques, ne convenait pas. Un nouveau terrain fut alors attribué et de nouvelles études entreprises 30
Elles aboutirent à un second projet évalué à 80.000.000 de francs puis à un troisième dont le coût s’élève à 102.000.000 de francs
Début Mars 1965, une autre parcelle était mise à la disposition de l’Institut et le Mercredi 3 Mars, à 16 heures, M. René Maheu, Directeur Général de l’UNESCO, de passage à Conakry, procédait à la pose de la première pierre de l’immeuble dans le Parc de Camayenne
La cérémonie, placée sous l’égide du Chef de l’Etat, le Président Ahmed Sékou Touré, représenté par le Secrétaire d’Etat à la Présidence chargé de l’Information, du Tourisme et de l’Institut, M. Nabi Youla, s’est déroulée en présence d’une importante délégation du Parti Démocratique de Guinée et du Gouvernement conduite par le Dr. Saïdou Conté, Ministre de l’Education Nationale. Etaient également présent: MM. Michel Doo Kingue, Chef de la Division Afrique de l’UNESCO, le Directeur de l’Institut National de Recherches et de Documentation entouré de ses proches collaborateurs, les membres du Corps Diplomatique et Consulaire et plusieurs personnalités de la capitale guinéenne.
L’Institut aura ainsi un magnifique cadre qui s’insère dans la Cité Universitaire comprenant d’ores et déjà l’Institut Polytechnique, les Lycées Classique et Technique, les Ecoles Nationales de la Santé. Les chercheurs, les professeurs, les élèves et étudiants auront de ce fait à leur disposition le jardin botanique déjà existant un parc zoologique avec des échantillons de la faune guinéenne (pachydermes, sauriens, fauves, etc … ) des laboratoires une bibliothèque et un centre de documentation.

L’Institut est également appelée à hériter du village guinéen dont la mise en chantier est envisagée dans le cadre du plan septennal, et pour lequel un crédit de 130.000.000 de francs a été inscrit au budget du plan. Ce village que l’on devra au Festival de l’Art Africain et de la Culture qui aura lieu courant 1966 à Conakry permettra aux visiteurs de trouver en pleine capitale les habitations reconstituées avec le plus grand souci d’authenticité des différentes populations guinéennes, chaque case abritant un petit musée renfermant à côté des objets ethnographiques, le mobilier, les ustensiles et les outils usuels.
Le public aura aussi sous les yeux dans ce village des artisans au travail: potiers, cordonniers, tisserands, forgerons, bijoutiers, tailleurs de bois, sculpteurs, graveurs, etc… et pourra se procurer sur place les objets qu’ils auront fabriqués ainsi devant lui.

Et sera enfin réalisé l’un des objectifs de l’Institut formulé dans l’arrêté du 15 Décembre 1943, (article 7): l’organisation d’une section des arts (africains) chargée de l’inventaire artistique de la Guinée et du recensement des artistes, section qui encouragera au respect des styles locaux authentiques et à la reproduction des meilleurs modèles.

STRUCTURE DE L’INSTITUT

L’Institut National de Recherches et de Documentation groupe les Départements et Services suivants:

I. – SECTIONS SCIENTIFIQUES

  1. Département des Sciences Physiques. Mathématiques et Technologie. Ce département est à créer
  2. Département des Sciences Naturelles. Cette section dispose d’installations importantes
    • laboratoire de biologie marine
    • jardin botanique à Conakry
    • station scientifique nationale dotée
    • d’un laboratoire au pied du Mont Nimba à N’Zo, (région Administrative de N’Zérékoré) de collections (invertébrés marins et collections géologiques).

Mais il ne dispose pas de personnel spécialisé. Toutefois, ces diverses installations et collections scientifiques sont à la disposition des chercheurs bénévoles et reçoivent des savants et professeurs étrangers dont les travaux sont publiés par les soins de l’Institut.

Laboratoire de Biologie marine

Ce Laboratoire doté d’un matériel suffisant de verrerie et d’appareils divers (loupe binoculaire, étuve, balance de précision, pHmètre) peut permettre à des chercheurs de disciplines diverses de se livrer à des investigations poussées dans des conditions convenables.
A cela, il faut ajouter les collections de poissons, mollusques, crustacés qui peuvent d’ores et déjà donner lieu à publication de catalogues.

Jardin Botanique

Situé dans la concession même de l’Institut, le jardin botanique a été créé et organisé par M. Raymond Schnell, botaniste, de Novembre 1944 à un Novembre 1945. L’insuffisance de personnel n’a pas permis à un botaniste de le revoir. Néanmoins, il a été jusqu’ici l’objet de l’attention constante des directeurs successifs qui, selon les principes établis par M. Schnell, se sont efforcés d’y introduire la plus grande variété d’espèces. La spoliation d’une partie de la concession en 1950, au profit du Service de l’Elévage, le manque de moyens pour effectuer des travaux de protection contre la mer qui mord sans cesse dans la terre ferme, ont empêché son extension souhaitée.
Le jardin réunit actuellement une centaine de spécimens de diverses plantes tropicales. Il peut servir de terrain d’essai pour étudier la résistance à la proximite de la mer de certaines espèces végétales.

Station Scientifique Nationale et Réserve Intégrale Naturelle du Mont Nimba.

La chaîne du Mont Nimba qui culmine à 1752m est située à l’intersection des frontières du Libéria, de la Côté d’Ivoire et de la Guinée. C’est, après le Loma (2 000 m) en Sierra-Léone le point le plus élevé de l’Afrique de l’Ouest.
Placée à un véritable carrefour climatique, par 8° de longitude Est et 6°, de latitude Nord, elle présente dans tous les domaines une originalité remarquable avec ses forêts équatoriales denses, ses savanes particulièrement florissantes, ses prairies d’altitude luxuriantes et aussi une faune exceptionnellement variée de vertébrés et d’invertébrés dont des espèces rarissimes dans le monde.
C’est au professeur Auguste Chevalier que l’on doit au début de ce siècle, la découverte de l’intérêt biologique de cette région privilégiée d’où le Cavally prend sa Source et qui joue un rôle éminemment important en tant que régulateur climatique et hydrologique de la zone concernée couvrant 18.000 hectates environ dont les 2/3 en territoire guinéen.
Il apparut ainsi nécessaire d’assurer la sauvegarde de ce patrimoine irremplaçable contre toutes sortes de déprédations.
Les démarches entreprises en ce sens sous l’impulsion des professeurs Roger Heim, Directeur du Muséum d’Histoire Naturelle à Paris, Théodore Monod, Directeur de l’Institut Français d’Afrique Noire devaient aboutir au décret du 5 juillet 1944 31 promulgué en A.O.F. par l’arrêté général n° 2241 A.P. du 9 Août 1944 mettant en réserve naturelle intégrale la partie de la chaîne du Mont Nimba située en Guinée et en Côte d’Ivoire.
La réserve constituée en domaine intangible sous le régime de la Convention Internationale de Londres de 1933 32 était placée sous le contrôle scientifique du Muséum d’Histoire Naturelle représenté en Afrique Occidentale Française par l’I.F.A.N.
De 1944 à 1946, ce contrôlé fut exercé par le Centrifan de Guiné 33 et de 1946 à 1958, la gestion releva du Centrifan de Côte d’Ivoire 34

La règlementation découlant de l’application de la Convention de Londres, objet de l’arrêté général n° 6907 SET du 16 Août 1956 35, y est d’une rigueur exceptionnelle:

  • La pénétration dans les réserves naturelles intégrales est interdite à qui que ce soit. Leur survol à une attitude inférieure à 2.000 mètres est également interdit.
    Il ne sera fait exception à cette règle qu’à des fins scientifiques.
    L’Institut Français d’Afrique Noire, représentant en A.O.F. le Muséum d’Histoire Naturelle, est chargé de l’exploitation scientifique des réserves naturelles intégrales consistant essentiellement dans l’inventaire de leur flore et de leur faune, leur étude et celle de leur évolution spontanée. A ce titre, toute personne relevant de cet organisme recevra l’autorisation permanente de pénétrer dans les réserves naturelles, sous réserve d’en rendre compte au Conservateur des Réserves Naturelles.
    Des autorisations de pénétrer pourront être accordées à d’autres organismes ou à des missions scientifiques après avis du Conservateur des réserves naturelles et des Parcs Nationaux de l’A.O.F. et du Directeur de l’Institut Français d’Afrique Noire. Ces autorisations délivrées par écrit par le Gouverneur Général, fixeront la durée du séjour sur les réserves, les modalités de circulation et de campement, la possibilité ou non de récolter des échantillons.
    Dans tous les cas les bénéficiaires de ces autorisations de pénétrer devront respecter intégralement la flore et la faune des réserves et n’apporter d’autre trouble à l’état de la nature (que celui résultant de leur passage.
    Quand elles auront été autorisées, les récoltes d’échantillons minéraux ne devront pas modifier apparemment l’état des lieux; celles d’échantillons botaniques devront se limiter aux organcs nécessaires à l’identification des plantes; les captures d’animaux ne pourront s’effectuer qu’en vertu d’un permis scientifique et ne pourront en aucun cas donner lieu à l’usage d’armes à feu.
    Le Directeur de l’I.F.A.N. sera consulté préalablement à tout changement de destination d’une partie de ces réserves (Art. 2).
  • Sous réserves des dispositions de l’article 4, il est interdit de pénétrer dans les parcs nationaux, exception faite pour les officiers de police judiciaire et les médecins en service dans les circonscriptions administratives dont relèvent les aires de protection, les fonctionnaires en mission (et en particulier le personnel de l’Institut Français d’Afrique Noire), le personnel de gestion, de surveillance ou de gardiennage.
    Des autorisations gratuites de pénétrer pourront être délivrées par les chefs de territoire après avis du Conservateur des Réserves Naturelles et des Parcs Nationaux de l’A.O.F. pour des motifs tels qu’études scientifiques, sanitaires et prophylaxie humaine ou animale, travaux d’aménagement (Art. 3).
  • Les personnes désirant pénétrer dans les parcs nationaux pour les visiter dans un but touristique seulement devront être munies d’un « permis de visite », lequel donne accès aux campements organisés pour le séjour dans les parcs nationaux (Art. 4).
  • Ces permis sont délivrés dans les territoires dont relèvent les Parcs Nationaux par les Chefs des Services des Eaux et Forêts ou leurs représentants.
    Leur délivrance donnera lieu au paiement préalable d’une redevance perçue au profit des budgets locaux, dont le mode d’assiette, les règles de perception et les tarifs seront fixés par délibération des Assemblées locales des Territoires du groupe, prises comme en matière fiscale (Art. 5).
  • La recherche, la poursuite, l’abattage, le piégeage, la capture de tous animaux, la destruction de leurs gites, terriers ou nids, le ramassage des ufs, tous actes susceptibles de nuire à la végétation spontanée ou de la dégrader sont interdits sur toute l’étendue des Parcs Nationaux, sauf autorisations spéciales et nominatives, délivrées par les chefs de territoires après avis des chefs des services locaux des Eaux et Forêts et uniquement pour des fins scientifiques ou de prophylaxie humaine ou animale (Art. 6)
  • En dehors de ce qui précède, sont interdits:
    A l’intérieur des Parcs Nationaux, la détention et le port de toute arme quelle qu’elle soit;
    Sur les routes servant de limite à ces parcs, le port de toute arme chargée (Art. 7).
  • A l’intérieur des Parcs Nationaux et sur leurs limites, il est également interdit:
    • de camper ailleurs que dans les campements, villages désignés et aux endroits réservés à cet effet
    • d’allumer des feux en dehors des endroits désignés
    • d’abandonner un feu sans l’avoir éteint ou de jeter un objet en combustion
    • de s’écarter des pistes et routes ouvertes au public a fortiori de circuler sur les pistes et routes non ouvertes au public
    • de circuler en voiture automobile hors des pistes et routes ou sur les pistes non ouvertes à cet engin
    • de circuler la nuit par quelque moyen que ce soit, sauf sur les routes d’intérêt commun traversant ou longeant les parcs nationaux (Art. 8).
  • Les infractions aux dispositions du présent arrêté seront punies d’une amende allant de 200 à 24.000 Francs et pourront l’être en outre, de l’emprisonnement pendant quinze jours au plus (Art. 9).

Depuis l’indépendance guinéenne en 1958, les règles de rigueur ont été observées et le gardiennage, le bornage et la surveillance ont été organisées grâce aux efforts consentis par la République de Guinée et aussi grâce à la solidarité internationale qui s’est manifesté par l’intermédiaire de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature sous la forme d’une subvention de 15.000 francs suisses.

STATION SCIENTIFIQUE DU MONT NIMBA

L’I.F.A.N. (en la personne du Directeur du Centre de Côte d’Ivoire) a installé en 1946 une station en bordure de la Réserve Intégrale Naturelle, station connue sous le nom de base IFAN N°1, NIMBA dont le rôle est double et qui comprend d’une part une installation centrale pour le contrôle de la réserve, d’autre part un campement laboratoire à l’usage des chercheurs qui, venus des organismes scientifiques et des pays les plus divers, participent depuis lors à son inventaire scientifique.
Les installations matérielles couvrent 600 mètres carrés et comportent:

  • une grande case-habitation et laboratoire
  • un caravansérail de 5 chambres
  • un garage-atelier abritant les groupes électrogènes
  • une installation de pompage avec chateau d’eau de 40 mètres cubes
  • six campements de gardiennage pour la Réserve dont le campement central de Ziéla avec
    • six cases en dur
    • un petit lac pour études d’hydrologie et l’alimentation projetée du bassin de pisciculture
    • une station météorologique avec pluviomètres, thermomètres et hygromètres, plus un réseau de huit pluviomètres totaliseurs installés à des points différents de la montagne.

Un personnel spécialisé assure la surveillance et l’entretien de l’ensemble et effectue péridiquement les relevés pluviométriques.
La conservation du milieu biologique et naturel ainsi réalisée, les conditions de travail mises à la disposition des chercheurs, ont permis la poursuite et la publication de nombreux et importants travaux de géographie, géologie, botanique, zoologie, climatologie, etc… qui représentent à l’heure actuelle des centaines de références, non compris les travaux en cours de publication.
Le Nimba a conquis ainsi une renommée mondiale et cela mérite qu’on s’attarde quelque peu sur l’apport considérable qu’il a apporté à la connnaissance de la nature.
C’est en 1942 après le passage du célèbre botaniste, le Professeur Auguste Chevalier, qu’eurent lieu les premières prospections de la montagne et de la région environnante. La mission scientifique envoyée sur le terrain placée sous l’égide de l’I.F.A.N. et organisée par la Ligue Maritime et Coloniale comprenait

  • M. Jean-Charles Leclerc, Géographe, 36 qui étudia l’ensemble de la dorsale guinéenne
  • M. Raymond Schnell, botaniste qui s’attacha à l’étude de la végétation du Nimba
  • M. Maxime Lamotte, zoologiste.
    Ce dernier put réunir d’importantes collections de tous les groupes zoologiques et établir les bases d’une étude d’ensemble du peuplement animal.

En 1946 (d’Aoùt à Octobre), M. Lamotte nanti d’une bourse de l’I.F.A.N. revint et se consacra plus spécialement à l’étude des batraciens (du crapaud vivipare Nectophrynoides notamment) et à celle des fourmis et des termites. En même temps étaient mises au point les techniques de récoltes quantitatives, essayées déjà en 1942 et qui devaient être utilisées intensément au cours des missions à venir.
A la même époque, MM. P.L. Dekeyser et A. Villiers, zoologistes de l’I.F.A.N. de Dakar faisaient un séjour de trois semaines à N’Zoo collectant sur le versant occidental de la montagne des animaux de tous les groupes.
De juillet à Décembre 1591, une nouvelle mission organisée par l’I.F.A.N., permettait à MM. M. Lamotte et R. Roy de compléter les récoltes de 1942 et d’apporter de nombreuses données sur la densité des diverses espèces animales habitant les milieux herbacés de la Réserve et plus spécialement la prairie d’altitude. Et l’on put ainsi préciser les limites de répartition de nombreuses espèces orophiles et la localisation des divers endémiques. Outre, des chasses à la lumière conduisirent à la constitution d’importantes collections d’insectes divers, lépidoptères notamment.
Une excursion organisée à l’occasion du Vème Congrès International des Africanistes de l’Ouest tenu à Abidjan en 1953 donna la possibilité d’effectuer des récoltes en prairie d’altitude, alors au plus fort de la saison sèche.
En 1954, en collaborateur de M. Lamotte, M.V. Vilter, séjourna de Mars à Octobre pour collecter des crapauds Necitophrynoides et compléter les observations déjà faites sur cette curieuse espèce.
Deux entomologistes de l’Office de la Recherche Scientifique des Territoires d’Outre-Mer (O.R.S.T.O.M.) MM. J. G. Pointel et P. Réal vinrent en Mars 1955 faire des récoltes à la case-laboratoire de Ziéla et notamment des chasses importantes à la lumière ultra-violette.
En Août et Septembre 19-56, puis de janvier à juin 1957 nous retrouvons M. M. Lamotte et deux jeunes collaborateurs étudiants à Lille, MM. J. L. Amiet et P. Vanderplaetsen à pied d’oeuvre pour des prospections quantitatives du peuplement des milieux herbacés d’altitude, prolongeant en saison sèche et en saison de tornades les recherches faites en 1951 durant les mois de pluie. En même temps eurent lieu d’importantes récoltes de petits mammifères (rongeurs et insectivores notamment), de batraciens et, grâce à l’installation de chasse aux rayons ultra-violets mise en place par M. J. L. Tournier, d’insectes divers.
De Décembre 1958 à l’évrier 1959, pour compléter les recherches dans le secteur forestier du Sud-Est de la Réserve, demeuré plus négligé que les milieux herbacés, MM. R. Roy, M. Condamin et B. Faye, entomologistes de l’I.F.A.N., effectuèrent des ramassages dans toute la région située entre Tiapleu et Yéalé.

En 1959 également, M. et Mme Vogeli collectaient sur la crête du Sud du Mont Jacques Ricbard-Molard, en territoire ivoirien, plusieurs centaines de Nectopyrinoides vivants destinés à l’expérimentation, ainsi que divers petits mammifères, reptiles et batraciens.

A ces diverses missions scientifiques, il convient d’ajouter les ramassages de reptiles et petits mammifères effectués depuis 1946 autour de la base I.F.A.N. de Ziéla sous la direction de M. J.L. Tournier et aussi les ramassages systématiques de Nectopyrinoides opérés toujours par le Directeur du Centrifan de Côte d’Ivoire.
Le bilan de toutes ces récoltes est impressionnant: plus de 200.000 spécimens appartenant aux divers goupes zoologiques qui ont été préparés soit au Muséum d’Histoire Naturelle à Paris, soit au Laboratoire de l’Ecole Normale Supérieure de Paris soit à l’I.F.A.N. de Dakar pour être ensuite distribués aux spécialistes.
Un des aspects aberrants de ce problème, c’est que la Guinée a été oubliée dans ce partage et ne dispose, à notre connaissance, du moindre échantillon des collections récoltées sur son territoire national. Ceci dit en passant.
Depuis l’indépendance guinéenne, on a pu déjà constater que la station de Mont Nimba à continué à accueillir les chercheurs étrangers.
A ceux déjà cités, il convient d’ajouter:

  • Quatre missions scientifiques qui y ont séjourné de juin 1959 à janvier 1960
    • mission russe Rebenok-Tcherbakov
    • mission polonaise du Professeur Morawiecki
    • mission hongroise du Docteur Reich
    • mission néerlandaise du Docteur Kortland

La mission de M. Pierre Aguesse, expert de l’UNESCO (Août 1961-Février 1962) axée sur la botanique, la zoologie et la climatologie qui va permettre à l’Institut National de Recherches et de Documentation de réunir sa première collection de spécimens récoltés sur le Mont Nimba. 37
Pour en revenir aux travaux entrepris à la station, les abondantes récoltes effectuées ont permis une étude très sérieuse de nombreux groupes zoologiques, ce qui donne une bonne idée de la faune du Nimba. C’est le cas notamment des diverses classes de Vertébrés. Il est apparu que le nombre des espèces y était particulièrement élevé. On connaît ainsi du Nimba

  • 25 espèces de Rongeurs
  • 15 espèces d’Insectivores
  • 65 espèces de Reptiles
  • plus de 13 espèces de Batracicns.

La faune des invertébrés n’est pas moins riche bien que son étude n’est pas toujours aussi avancée que celle des Vertébrés. Dans la forêt tropicale, le monde des Oligochètes, des Myriapodes, des Araignées, des Insectes est d’une variété considérable et les prospections faites autour du Nimba, bien qu’elles aient apporté des centaines d’espèces nouvelles, sont loin d’en épuiser les richesses. Aussi peut-on s’attendre à de nouvelles découvertes dans ce domaine.

Les milieux herbacés de plaine, activement prospectés, gardent aujourd’hui moins de secrets: ils sont plus faciles à étudier, et leur peuplement animal est aussi moins riche. Quant aux milieux herbacés d’altitude, qui font l’originalité du Nimba, ont peut penser que leur faune est maintenant bien connue. Certes, ces milieux se montrent-ils assez pauvres en espèces, mais ces espèces sont, pour la plupart, particulières à cette zone d’altitude et beaucoup constituent des endéiniques.

Dans son ensemble le Mont Nimba apparaît ainsi comme la région d’Afrique Occidentale à la fois la plus riche et de beaucoup la plus prospectée au point de vue zoologique.

Touchant le domaine de la géographie et de la géologie, force nous est de revenir quelque peu en arrière pour rappeler que l’esquisse géographique de la chaîne de Nimba fut mise en route en Août 1943 par MM. Maxime Lamotte et Jean-Charles Leclerc s’appuyant sur des données recueillies de Février à juin 1942 au cours de la mission évoquée tout à l’heure, organisée avec le concours de la Ligue Maritime et Coloniale. MM. Raymond Schnell, botaniste, A. Obermuller, géologue du Service des Mines de l’A.O.F. et Roland Portères, Chef du service de l’Agriculture en Haute-Guinée et Directeur des Stations agricoles de Sérédou et du Tonkoui participaient également à cette mission.

Des difficultés surgirent qui ne permirent pas la mise au point des travaux jusqu’en 1946 où deux nouvelles missions réunissaient de nouveau à pied d’oeuvre. MM. Lamotte et J.-Ch. Leclerc, mais pour une dizaine de jours seulement. C’est un mois plus tard que Jean-Charles Leclerc fut mortellement foudroyé à Kissidougou sans avoir pu écrire une ligne de l’étude projetée.

En 1948, Jacques Richard-Molard, Chef de la Section géographique de l’I.F.A.N. de Dakar prenait la succession et se chargeait en particulier de rédiger le chapitre du travail relatif au climat que s’était réservé J.-Ch. Leclerc tout en assurant sa collaboration aux titres consacrés aux problèmes morphologiques. Peu après devant l’importance accrue que les documents accumulés semblaient donner aux études, M. Roland Portères devenu professeur d’Agronomie Tropicale au Muséum d’Histoire Naturelle à Paris prenait en charge l’étude de la végétation et acceptait de collaborer aux chapitres sur le Climat et les Sols.
En 1950, une nouvelle mission était décidée, qui devait se pencher sur l’étude des cuirasses ferrugineuses et latéritiques de l’Ouest-Africain et tout naturellement devait revoir au passage quelques aspects des problèmes du Mont Nimba avant d’en achever l’exposé. Cette mission comprenant outre MM. M. Lamotte, J. Richard-Molard, G. Rougerie, géographe attaché au Centre I.F.A.N. d’Abidjan.

R. Roy, zoologiste de l’Ecole Normale Supérieure de Paris, arrivait sur le terrain dans le courant de juillet 1951. Huit jours plus tard, le 29 juillet 1951 plus exactement, au cours d’une reconnaissance géologique Jacques Richard-Molard fit une chute mortelle et repose aujourd’hui au pied du Nimba dont un des pics porte son nom
M. G. Rougerie accepta de se joindre à l’équipe pour mener à son terme l’ensemble de travaux.
Un complément de prospection fut effectué après la tragique disparition de Jacques Richard-Molard, puis en Octobre 1951 au retour d’une mission d’études dans la chaîne du Simandou.
En Décembre 1953, quelques points de détails furent revus sur le terrain, à la faveur de l’excursion organisée par l’I.F.A.N., lors du Ve congrès International des Africanistes de l’Ouest.
L’ensemble de ces travaux a fait l’objet en 1955 d’un des Mémoires de l’Institut d’Afrique Noire.
C’est dire que le Nimba a encore une fois de plus conquis dans divers domaines une réputation internationale et a pris place dans l’histoire de la science. Et les cinq importants volumes déjà parus des Mémoires de l’I.F.A.N. de Dakar sur la Réserve Intégrale Naturelle en témoignent éloquemment. Ce sont:

N° 19 – La Réserve Naturelle Intégrale du Mont Nimba, fascicule I, 1952. 334 p., fig., 18 pl. h. t.: 15 articles de zoologie sur les Arachnides, ColéoptèresLépidoptères, Diptères, Hyménoptères, Hétéroptères et Poissons38

  1. corpions, par Max Vachon (Laboratoire de Zoologie du Muséum National de Paris)
  2. seudoscorpions, Ibidem.
  3. Coléoptères Buprestidae, par A. Descarpentries
  4. Coléoptères Cérambycidae, par P. Lepesme et St. Breuning
  5. Coléoptères Histéridae, par J. Thérond.
  6. Coléoptères Cicindelidae, par E. Rivalier
  7. Coléoptères Carabidae, par P. Basilewsky, du Musée Royal du Congo Belge, Tervuren
  8. Coléoptères Carabidae Pterostichinae, par le Docteur G. L. Straneo, de Gallarate (Italie)
  9. Lepidoptères Lyaenidae, par H. Stempffer
  10. Diptères, par Seguy
  11. Hymenoptères Formicidae, par Francis Bernard, de la Faculté des Sciences d’Alger
  12. Hymenoptères Vespiformes, par Lucien Berland.
  13. Hydrocorises, par Raymond Poisson.
  14. Hétéroptères Terrestres, par A. Villiers.
  15. Poissons, par J. Daget.

N° 22 — Végétation et Flore de la Région Montagneuse du Nimba (Afrique Occidentale Française). Thèse de doctorat ès-sciences de M. Raymond Schnell, Professeur à la Faculté de Sciences de Paris, 1952, 604 p., 12 fig., 24 pl. h. t.

N° 40 — La Réserve Naturelle Intégrale du Mont Nimba, fascicule 11, 1954, 402 p., fig., 1 pl. h. t.: 32 articles de zoologie sur les Odonates, Planipennes, Trichoptères, Plécoptères, Dictyoptères, Orthoptères, Chélentoptères, Dermaptères, Coléoptères, Lépidoptères, Hétéroptères et Reptiles

  1. Neuroptères, (Sens Linn.), par F. C. Fraser (texte en anglais).
  2. Dictyoptères Maniodea, par L. Chopard (Récoltés par MM. M. Lamotte et R. Roy)
  3. Orthoptères Ensifères, par L. Chopard (Récoltés par M. Maxime Lamotte de Février à juin 1942 avec un certain nombre de spécimens recueillis par M. A. Villiers en Septembre 1946)
  4. Cheleuloptères, par L. Chopard. (Récoltés par M. M. Lamotte en juin 1942).
  5. Dermaptères, par W. D. Hincks (texte en anglais).Deux articles de W. D. Hincks:
    – le premier consacré à des Dermaptères récoltés par M. Lamotte de Février à juin 1942;
    – Le deuxième consacré à neuf autres espèces récoltés soit par M. Lamotte en 1942, soit par MM. M. Lamotte et R. Roy de Juillet à Décembre 1951;
    – et un appendice de MM. M. Lamotte et R. Roy (texte en français).
  6. Coléoptères ténébrionides, par E. Gridelli, du Museo Civico di Storia Naturelle, Trieste. (Mission M. M. Lamotte, Février-juin 1942).
  7. Description de quelques Ténébrionides nouveaux du Nimba, par M. M. Pic. (Mission de M. M. Lamotte)
  8. Coléoptères Alleculides, par M. M. Pic. (Mission M. M. Lamotte)
  9. Coléoptères Lagriides, par M. M. Pic. (Mission M. M. Lamotte, Février-juin 1942)
  10. Coléoptères Erotylides Languriinae, par A. Villiers. (Récoltés MM. M. Lamotte (1942) et P. L. Dekeyser et A. Villiers 1946)
  11. Coléoptères Endomychides, par A. Villiers. (Récoltes MM. M. Lamotte (1942-1946), M. Lamotte et R. Roy (1951) et A. Villiers (1946)
  12. Coléoptères Chrysomelides Eumolpinae, par G. E. Bryant. (Texte en anglais) (Récoltes M. Lamotte, Février-juin1942)
  13. Coléoptères Chrysomelides Hispinae, par Von Erich Uhmann (Texte en allemand). (Récoltes MM. M. Lamotte. Février-juin 1942 et M. Lamotte et R. Roy, juillet-Décembre 1951)
  14. Coléoptères Chrysomelides Sagrinae, par Ph. David. (Récoltes M. M. Lamotte, Février-juin 1942) Coléoptères Curculionides, par G. A. K. Marshall. (Récolte M. M. Lamotte; 1942)
  15. Coléoptères Passalides, par W. D. Hincks (texte en anglais) (Récolte de M. M. Lamotte, 1942)
  16. Coléoptères Lucanides, par E. Seguy. (Récolte MM. M. Lamotte, 1942 et M. Lamotte et R. Roy 1951)
  17. Coléoptères Ceionides, par G. Ruter, Laboratoire d’Entomologie du Muséum. (Récolte M. M. Lamotte, 1942)
  18. Coléoptères Carabides, 2e Mémoire, par P. Basilewsky, du Musée Royal du Congo Belge, Tervuren. (Mission MM. M. Lamotte et R. Roy, Juillet-Décembre 1951)
  19. Coléoptères Carabides Pterostichini, par L. S. Straneo (texte en italien. (Mission MM. M. Lamotte et R. Roy, Juillet-Décembre 1951)
  20. Coléoptères Hydrocanthares, par C. Legros. (Mission M. M. Lamotte, 1942)
  21. Hydrovatus nouveaux du Mont Nimba, par M. F. Guignot
  22. Larves d’Hydrocanthares, par H. Bertrand. (Mission MM. M. Lamotte et R. Roy 1951)
  23. Lepidoptères Géométrides, par C. Herbulot. (Missions MM. M. Lamotte, 1942 et M. Lamotte – R. Roy, 1951)
  24. Contribution à l’étude des Pyrales africaines, par M. H. Marion. (Mission MM. M. Lamotte et R. Roy, 1951)
  25. Lepidoptères Saturniides, par M. P. C. Rougeot. (Mission MM. M. Lamotte et R. Roy, Juillet-Décembre 1951)
  26. Lepidoptères Hesperiides, par M. W. Evans. (Récoltes MM. M. Lamotte, 1942, A. Villiers, 1946 et M. Lamotte et R. Roy, 1951)
  27. Lepidoptères Lycaenides, (2e Note), par H. Stempffer. (Récoltes: MM. M. Lamotte, 1942; A. Villiers, 1946; M. Lamotte et R. Roy 1951).
  28. Lepidoptères Pierides, par G. Bernardi. (Mission MM. M. Lamotte et R. Roy, Juillet-Décetribre 1951)
  29. Hydrocorises (2e contrihution), par R. Poisson. (Mission MM. M. Lamotte et R. Roy, Juillet-Décembre 1951)
  30. Lézards, par MM. F. Angel (Ý), J. Guibe et M. Lamotte. (Récoltes MM. M. Lamotte, 1942 et A. Villiers, 1946)
  31. Serpents, par MM. F. Angel (Ý), J. Guibe, M. Lamotte et R. Roy. (Récoltes MM. M . Lamotze, Février-juin 1942 et Août-Octobre 1946; M. Lamotte et R. Roy, Juillet-Décembre 1951).

N° 43. – La Réserve Naturelle Intégrale du Mont-Nimba, fascicule III, 1955, 271 p., 64 fig., 54 pl. h. t.:

  1. Description Régionale, par MM. M. Lamotte et G. Rougerie.
  2. Les conditions climatiques, par MM. J. Richard-Molard, M. Lamotte et R. Portères.
  3. Les conditions géologiques et structurales, par MM. M. Lamotte et G. Rougerie.
  4. Les problèmes morphologiques, par MM. M. Lamotte et G. Rougerie.

N° 53. – La Réserve Naturelle Intégrale du Mont Nimba, fascicule IV, 1958, 357 p. 142 fig, 20 pl. h. t.: 15 articles de zoologie sur les Oligochètes, Ephéméroptères, Orthoptères, Coléoptères, Homoptères, Opilions, Batraciens et Mammifères:

  1. Oligochètes, par P. Piétro Omodeo, Istituto di Biologia e Zoologia generale dell’ Università di Siena (Italia). (Mission: M. M. Lamotte, Février-Juin 1942; mission MM. M. Lamotte et R. Roy, Juillet-Décembre 1951).
  2. Ephemeroptères, par M. L. Verrier (Ý). (Mission MM. M. Lamotte et R. Roy, Juillet-Décembre 1951).
  3. Acridiens, par M. L. Chopard. (Mission M. M. Lamotte, Février-Juin 1942).
  4. Coléoptères Lycides, par M. M. Pic (Ý). (Mission M. M. Lamotte, 1942).
  5. Coléoptères Buprestides (2e Note), par M. A. Descarpentries. Missions: MM. M. Lamotte, 1942 ; M. Lamotte et R. Roy, 1952.
  6. Coléoptères Hydrophiloïdes, par M. J. Balfour-Browne. (Missions MM. M. Lamotte, 1942, A. Villiers, 1946; NI. Lamotte et R. Roy, 1951)
  7. Coléoptères Cetonides, par M. E. Ruter. (Missions MM. M. Lamotte et R. Roy, Juillet-Décenibre 1951)
  8. Coléoptères Nouveaux (Ptinidae, Tenebrionidae, Oedemieridae, Anthicidae, Meloidae, Lampyridae, Cleridae, Helodidae, Chrysomelidae), par M. P. Pic (Ý). (Missions M. M. Lainotte, Février-Juin 1942).
  9. Coléoptères Hydrocantbares, par C. Legros, Laboratoire d’Entomologie du Muséum d’Histoire Naturelle, Paris, 1956). (Missions MM. M. Lamotte et R. Roy, Juillet-Décembre 1951)
  10. Homoptères, par V. Lallemand det.
  11. Opilions, par von C. Fr. Roewer. (Texte en allemand et en français).
    Missions: MM. M. Lamotte; 1942; A. Villiers 1946; M. Lamotte et R. Roy, Juillet-Décembre.
  12. Batraciens (sauf Artbroleptis. Phrynobatrachus et Hyperolius), par MM. J. Guibe et M. Lamotte (Missions: MM. Ml Lamotte, Février-Juin 1942, A. Villiers, Juillet-Octobre 1946; M. Lamotte et R. Roy, Juillet-Décembre 1951, M. Lamotte, J.L. Amier et P. Vanderplaetsen, Août-Septembre 1956)
  13. Les rainettes du genre Hyperolius, par M. R. F. Laurent, Professeur à l’Université Officielle du Congo Belge et du Ruanda-Urundi (Elisabethville). (Récolte M. Lamotte) Mammifères insectivores, par M. H. Heim de Balsac (Récoltes de M. M. Lamotte)
  14. Mammifères rongeurs (Muscardinidés et Muridés), par M. H. Heim de Balsac et M. Lamotte. (Missions: MM. M. Lamotte, Août-Octobre 1946; A. Villiers et P. L. Dekeyser, Septembre 1946, M. Lamotte, J.L. Amiet et P. Vanderplaetsen, Institut de Zoologie, Lille; Ecole Normale supérieure, Paris-Septembre 1956- Mai 1957).

N° 66. – La Réserve Naturelle Intégrale du Mont Nimba, fascicule V, 1963, 640p., 16 pl., 29 articles de Zoologie:

  1. Mollusques, par M. E. Binder, Muséum d’Histoire Naturelle, Génève (Suisse). (Récoltes MM. M. Lamotte, Février-Juin 1942, M. Lamotte et R. Roy, Juillet-Décembre 1951, M. Lamotte, Septembre-Octobre 1956)
  2. Tiques (Acarina, Ixodoidea), par M. P. C. Motel, Laboratoire National de Recherches Vétérinaires, Dakar (Sénégal)
  3. Chilopoda, par M. J. M. Demange, Muséum National d’Histoire Naturelle; Laboratoire de Zoologie, Paris (France). (Récoltes M. M. Lamotte)
  4. Diclyoptera Blattariae, par K. Princis, Entomologiska Avdelningen Universitetes Zoologiska Institution, Lund (Suède), (en Suédois). (Récoltes MM. M. Lamotte et R. Roy)
  5. Diclyoptera Mantodea (Deuxième note), par R. Roy, Institut Français d’Afrique Noire, Laboratoire des Invertébrés terrestres, Dakar (Sénégal). Missions: MM.
    • M. Lamotte, II-VI-1942
    • M. Lamotte et R. Roy, VII-XII-1951
    • M. Lamotte, J. L. Amiet et P. Vanderplatsen, IX-1956-VI-1957
    • R. Roy, M. Condamin et B. Faye XII-1958 et 11-1959
  6. Orthoptera Acridoidae (Second Contribution), par M. V. M. Dirsh, Anti-Locust Research Centre, London (Grande Bretagne), (texte en anglais)
  7. Coléoptera Ténébrionidae (Troisième note), par M. P. Ardoin, Arcachon (Gironde). Missions: Ibidem
  8. Coléoptera Bostrychidae, par (Ý) J. M. Vrydagh, Institut Royal des Sciences Naturelles, Bruxelles (Belgique). Missions: Ibidem
  9. Coléoptera Languriidae, par A. Villiers, Muséum National d’Histoire Naturelle, Laboratoire d’Entomologie, Paris (France). Récoltes: MM.
    • A. Villiers (1946)
    • M. Condainin, B. Faye et R. Roy (1958-1959)
    • M. Lamotte et R. Roy (1951)
    • M. Lamotte, Amiet et Vanderplaetsen (1957)
    • M. Lamotte (1942, 1946, 1953 et 1956).
  10. Coléoptera Coccinellidae, par Von H. Fursch, Dachauerstrass, München (Allemagne (Texte en allemand) (Récolte. M. M. Lamotte)
  11. Coléoptera Curculionidae (Deuxème Note), par A. Hoffmann, Muséum National d’Histoire Naturelle, Laboratoire d’Entomologie Appliquée, Paris (France). Récolte: M. le Professeur Lamotte et ses collaborateurs (1942, 1946, 1951, 1956 et 1957)
  12. Coléoptera Staphyinidae (Piestinae, Osoriinae, Oxytelinae, Paederinae), par G. Fagel, Institut des Parcs Nationaux du Congo et Ruanda-Urundi, Bruxelles (Belgique). Récoltes: M. le Professeur M. Lamotte et ses collaborateurs (1951 à 1959)
  13. Coléoptera Staphylinidae (Aléocharinae genus zyras et aff.), par H. Last, Banstead, Surrey (Grande-Bretagne) (Texte en Anglais). Récolte: M. le Professeur M. Lamotte et ses colaborateurs (1951, 1956 et 1957)
  14. Coléopiera Histeridae (Deuxième Note), par J. Therond, Nîmes (France)
  15. Coléoptera Carabidae (Troisème Note), par M. Basilewsky Musée Royal de l’Afrique Centrale, Tervuren (Belgique). Récoltes: MM. M. Lamotte, Amiet et Vanderplactsen Septembre 1956-Avril 1957).
  16. Coléoptera Carabidae (Pterostichini) (Troisième Note), par M. S. L. Stranco, Instituto Professionale, Gallarate (Italie) (Texte en Italien). Récolte: M. Lamotte Lepidoptera Heterocera (Anthroceridae, Arctiidae, Thyrelidae, Notodontidae) par M. S. G. Kiriakoff, Laboratoire de Zoologie systématique, Université de Gand (Belgique). Récolte: M. R. Roy
  17. Lepidopfera Attacidae (Deuxième Note), par P. P. C. Rougeot, Muséum National d’Histoire Naturelle, Laboratoire d’entomologie, Paris (France) Missions: MM. Lamotte, Amiet et Vanderplaetsen (Janvier-Février 1957); Roy et Condamin (Décembre 1958 et Février 1959)
  18. Lepidoptera Papilionidae, par MM. M. Condamin et R. Roy, Institut Français d’Afrique Noire, Laboratoire des Invertébrés terrestres, Dakar (Sénégal).
  19. Lépidoptera Lycaenidae (Troisième Note), par H. Stempfer Paris (France), avec un appendice sur les Riodinidae, par M, M. Condamin. Missions: MM. M. Lamotte, Amiet et Vanderplaetsen (1956-57); R. Roy. et Condamin (1958-59)
  20. Lepidoptera Danaidae, par G. Bernardi, Muséum National d’Histoire Naturelle, Laboratoire d’Entomologie, Paris et NI. Condamin (déjà cité)
  21. Lepidoptera Satyridae, par M. Condamin (déjà cité). Missions: MM.
    • M. Lamotte, II-VI-1942
    • A. Villiers, P. L. Dekeyser et T. Leye, IX-1946
    • M. Lamotte et R. Roy, VII-XII-1951
    • M. Lamotte, J. L. Amiet et P. Vanderplaetsen, IX-1956 – V-1957
    • R. Roy, M. Condamin et B. Faye, XII-1958-II-1959
  22. Diptera Tabanidae et Glossinidae, par MM. P. C. Motel (déjà cité) et M. Ovazza, Service d’Hygiène Mobile et de Prophylaxie, Bobo-Dioulasso (Haute-Volta).
  23. Homoptera (Deuxième Note), par M. H. Synave, Institut des Parcs Nationaux du Congo et du Ruanda-Urundi, Bruxelles (Belgique). Missions: MM.
    • M. Lamotte (Février-Juin 1942 et Août-Octobre 1946)
    • M. Larnotte et R. Roy (Juillet-Décembre 1951)
    • M. Lamotte et J. L. Amiet, et P. Vanderplaetsen (Septembre 1956- Mai 1957)
    • P. L. Dekeyser et A. Villiers (1946)
  24. Hemiptera Reduviidae, par A. Villiers. (Récoltes: MM. A. Villiers (1946); M. Condamin, B. Faye et R. Roy (19581959); M. Lamotte et R. Roy (1951); M. Lamotte, Amiet et Vanderplaetsen (1957); M.. Lamotte (1942, 1946, 1953 et 1956); P. Aguesse (1961)
  25. Hemiptera Henicocephalidae, par A. Villiers
  26. Poissons (deuxième Note), par J. Daget, Laboratoire d’Hydrobiologie, Mopti, Récoltes: MM. Lamotte, Roy et Condamin; M. Lamotte (récoltes faites au Simandou et à N’Zérékoré) et Pujol et Roche (récoltes faites à Sérédou, Macenta)
  27. Batraciens du genre Phrynobatracus, par Jean Gulbe, Muséum National d’Histoire Naturelle, Laboratoire d’Herpétologie, Paris (France) et Maxime Lamotte, Ecole Normale Supérieure, Laboratoire de Zoologie, Paris (France).
  28. Chiroptères, par V. Aellen, Muséum d’Histoire Naturelle Genève (Suisse). Récoltes: MM. A. Villiers et P. L. Dekeyser et NI. Lamotte et ses collaborateurs (1951, 1956, 1957 et 1958).

A cette abondante documentation donc rassemblée dans les Memoires de l’IFAN de Dakar dont nous venons de donner un dépouillement complet, il reste à étudier les collections récoltées par M. Pierre Aguesse 39, Expert de l’UNESCO, et dont M.A. Villiers a commencé l’identification en 1963 40, l’I.F.A.N. de Dakar, annonçant un autre numéro de ses Mémoires sur les résultats des Recherches écologiques poursuivies sur le Nimba depuis vingt ans.
Nous donnons plus loin avons-nous déjà dit un inventaire du millier ds spéciiiiens recueillis par M. Aguesse.

Mais malgré tout, il s’en faut de beaucoup pour que tous les groupes d’animaux du Mont Nimba soient entièrement étudiés. C’est ainsi que

  • plusieurs milliers d’Araignées attendent un spécialiste
  • des familles entières d’Hétéroptères comme les Mirides ou les Lygéides, ou d’Hyménoptères comme les Ichneumonides

restent sans identifications.

Parmi les Myriapodes, l’étude des Diplopodes est à peine commencée.
Même dans les groupes bien connus dans l’ensemble, certaines familles de certaines tribus restent encore inétudiées: c’est le cas des Latiocampides et de nombreux autres Hétérocères parmi les Lépidoptères des Elatérides, de certains Chrysomélides et Scarabéides parmi les Coléoptères.

Enfin dans le domaine des Collemboles, des Acariens, des Nématodes du sol tout reste à à faire.

C’est autant d’appels à la solidarité internationale que nous lançons du même coup pour achever l’inventaire faunistique et floristique de la Réserve du Mont Nimba, comme pour approfondir la connaissance sur l’écologie, la biogéographie, le milieu physique (géomorphologie, etc … ), de cette zone privilégiée entre toutes afin que l’ensemble des matériaux que nous réunirons permettent à nos successeurs d’aboutir à des conclusions tangibles sur le complexe biologique qui ne cessera de nous préoccuper.
Certes, des inquiétudes se sont manifestées et se manifestent encore quant au sort de la Réserve Intégrale du Mont Nimba.
Nous ressentons tout le poids de ces inquiétudes devant cette « richesse irremplaçable pour l’Afrique et pour toute l’humanité », comme l’écrivait si bien notre ami Jean Suret-Canale
Et une image nous vient à l’esprit: celle de cette jeune femme qui se retrouve un pilon entre les mains devant un mortier au fond duquel est assis son magnifique bébé. La maman a soulevé le pilon pour l’abattre sur son enfant combien beau qui lui sourit de toutes ses petites dents blanches…
Le problème du Mont Nimba est à cette dimension et il est permis d’espèrer grandement, — et chaque jour nous renforce dans cette conviction — que sera sauvegardé ce joyau de la nature assurément le plus bel élément du patrimoine biologique Ouest-Africain.

(A suivre)

Mamadou Traoré Ray Autra


Notes
. Notes Africaines, Dakar, N° 90 Avril 1961. p. 33.
. Notes Africaines, déjà cité, p. 33. Souligné par moi, M.T. Ray Autra.
. Op. cité, p. 36
. Vadier, ancien Gouverneur de la Guinée Française.
. Actuel Ministre de la Justice du Gouvernement de la République du Dahomey (devenu le Bénin)
. N° 90 Avril 1961, déjà cité.
. Op. cité, p. 43. Souligné par moi, M.T. Ray Autra
. For heureusement l’Afrique indépendante a su « récupérer » ces laisser-pour compte de la colonisation pour les hisser au niveau des hautes responsabilités dans leurs pays, les deux premiers étant aujourd’hui Ministres et le 3ème représentant permanent de la Côte d’Ivoire auprès de l’UNESCO, est auteur de livres qui ont eu les faveurs de la presse mondiale.
. Op. cité, p. 48. Souligné par moi, M.T. Ray Autra
10. Op. cité, p. 43. Souligné dans le texte
11. Discours enregistré du président Sékou Touré adressé aux membres du Congrès des hommes de culture noire, réunis à Rome le 29 Mars 1959 in L’Action politique du PDG en faveur de l’émancipation de la jeunesse guinéenne, p. 168. Souligné par moi, M.T. Ray Autra.
12. J.O.A.O.F. du 25 Septembre 1943, N°2076, p. 716
13. J.O.A.O.F. du 1er Janvier 1944, N°2091, pp. 5-6
14. Les Archives conservent à ce propos des correspondances édifiantes sur les moyens clochesmerlesques employés notamment par un des Gouverneurs de la Guinée pour entraver l’activité du Centrifan. (J. Suret-Canale in Note au Secrétaire d’Etat à l’Information, 1959)
15. Rapport annuel sur le fonctionnement de l’I.N.R.D., 1961.
16. Journal Officiel de la Guinée Française (J.O.G.F.), N° 1062, 15 Avril 1944, p. 79
17. Cabinet du Gouverneur
18. Le transfert du cimetière « indigène » à Camayenne est due à une action vigoureuse de la Section Guinéenne du Rassemblement Démocratique Africain.
19. « Erreurs noires », article paru dans le N° 3 de Présence Africaine, pp. 391-444.
20. L’Auteur de ces lignes a aussi travaillé quelque temps, lorsqu’il fut affecté à l’I.F.A.N. en 1943, dans ce triste voisinage avec son ami Mamadou Madeira Kéita, vétéran du Centrifan qui vécut des années dans cette promiscuité.
21. Ce qu’est l’I.F.A.N. et ce que doit être son Centre de Guinée, article paru dans la Guinée Française, Bulletin quotidien d’information du Gouvernement de la Guinée, N° 3004, du 22 Février 1947.
22. Mamadou Madeira Keita, aujourd’hui Ministre de la justice du Gouvernement de la République du Mali, était à l’époque comptable des Travaux Publics détaché à l’I.F.A.N. Il avait suivi avec les Alexandre Adande, Bernard Blin Dadié… un stage d’archiviste avec M. André Villard, Archiviste-Paléographe de haute valeur qui avait prodigué à ses élèves un enseignement de qualité faisant fi de la doctrine colonialiste qui voulait que l’on dosât l’instruction destinée aux « indigènes » … M. M. Keita passera ensuite dans le cadre des Agents techniques de l’IFAN et si one voulut jamais lui confier la direction du Centre — on préféra chercher des fonctionnaires « blancs » étrangers à l’Institut , — il en a été incontestablement l’âme pendant les années héroiques. Non seulement il accomplit cette écrasante tâche de tri et de classement des archives et publications, on lui doit de les avoir sauvés. Il est bon de rappeler à ce sujet que Madeira eut en 1943 la charge de tranférer les archives à Kouroussa et c’est lui-même qui prépara un trai entier de documents qu’il devait un ou deux ans plus tard faire réintégrer au Centre IFAN à Conakry.
23. Payot, 1946.
24. Editions Sociales. Paris, 1ère édition 1958, 2ème édition, 1961. Compte-remdu de Mamadou Traoré Ray Autra in Recherches Africaines, N° 3 Juil-Sept. 1960, pp. 77-79.
25. Editions Sociales, Paris, 1964. Thèse de Doctorat présentée en 1964 à l’Université de Moscou.
26. Ministère de l’Education Nationale, Conakry, 1 ère édition. Présence Africaine, Paris, 1961.
27. L’Institut, sous le contrôle du Ministère de tutelle, a géré jusqu’en 1964 les crédits mis à sa disposition.
28. Plusieurs de ces accords bilatéraux sont actuellement en cours d’exécution.
29. Journal Officiel de la République de Guinée, N° 13, 1er Juillet 1961, p. 173.
30. Rapport du Directeur de l’Institut à M. le Président de la République en date du 10 Février 1965.
31. J.O.A.O.F., N° 2124 du 19 Août 1944, p. 582
32. Convention relative à la conservation de la Faune et de la Flore à l’Etat Naturel dite « Convention de Londres » (8 Novembre 1933).
Cette Convention définit à l’alinéa 2 de son article II le sens des mots « Réserve Naturelle Intégrale »:
L’expression « réserve naturelle intégrale » désigne une aire placée sous le contrôle public et sur toute l’étendue de laquelle aucune espèce de chasse ou de pêche, toute exploitation forestière, agricole ou minière, toutes fouilles ou prospections, sondages, terrassements ou constructions, tous travaux tendant à modifier l’aspect du terrain ou de la végétation, tout acte de nature à nuire ou à apporter des perturbations à la faune et à la flore, toute introduction d’espèces zoologiques ou botaniques, soit indigènes, soit importées, sauvages ou domestiques, seront strictement interdites; où il sera défendu de pénétrer, de circuler ou de camper sans autorisation spéciale écrites des autorités compétentes, et dans laquelle les Recherches scientifiques ne pourront êtres effectuées qu’avec la permission des autorités ».
Et ajoute l’article 3:

  1. Les Gouvernements contractants examineront immédiatement la possibilité d’établir dans leurs territoires des parcs nationaux et des réserves naturelles intégrales ainsi qu’ils sont définis à l’article précédent. Dans tous les cas où l’établissement de tels parcs ou telles réserves sera possible, les travaux nécessaires devront être commencés dans un délai de deux ans à partir de la mise en vigeur de la présente Convention.
  2. Au cas où, dans un territoire quelconque, l’établissement d’un parc national ou d’une réserve naturelle intégrale ne paraîtrait pas être praticable à présent, des aires convenables seront choisies le plus tôt possible au cours du développement du territoire en question, et les aires ainsi choisies seront transformées en parcs nationaux ou en réserves naturelles intégrales dès que de l’avis des autorités du territoire, les circonstances le permettront ».

33. Arrêté général N° 2699 du 28 Septembre 1944, J.O.A.O.F N° 2131 du 7 Octobre 1944, p. 710
34. Arrêté général N° 2648/IFAN du 24 Juin 1946, J.O.A.O.F N° 2233 du 6 Juillet 1946, p. 870
35. J.O.A.O.F., N° 2823 du 25 Août 1956, pp. 1525-1526
36. Professeur Agrégé de Lyon, qui devait mourir accidentellement en 1946, à Kissidougou au cours d’une nouvelle mission scientifique.
37. Voir les détails de cette mission au paragraphe Missions et Visites.
38. Il s’agit là de spécimens zoologiques collectés par M. Maxime Lamotte de Février à Juil 1942, auxquels ont été joints ceux de M. A. Villiers en Septembre 1946 pour les Pseudoscorpions, les coléoptères Cerambycidae, Hyménoptères Formicidae, Hemiptères héteroptères terrestres.
39. déjà cité.
40. in Mémoires de l’Institut Français d’Afrique Noire, N°66, fascicule V, pp. 479-565.