Etre Pullo

Collectif des Chefs de canton du Cercle de Labé, Guinée française, 1956.

A la fin de son article Victoire saignante du « débrouillardise » : l’« Arc » récolte ce que l’« Alliance » a semé ! paru le 20 septembre 2010 sur Guineepresse.infoIbrahima Kylé Diallo écrit :

b) Sur la forme : Je m’excuse à l’avance car je sais que je vais choquer certains. Le fameux « pouto » (bonnet brodé) revêt une connotation trop peuhle. Mettez-vous à la place d’un Soussou, d’un Malinké ou d’un Forestier qui serait entouré d’une masse de militants portant ce « pouto » et ne s’exprimant qu’en peulh ! Nous sommes dans le cadre d’une élection nationale et non dans celui d’une confrérie maraboutique du Fouta central. Le « pouto » est beau mais je me rends compte que la beauté peut faire peur !

Par ailleurs, les sympathisants de Cellou ont manqué de finesse. Par leurs « troupeaux de motos », ils ont agacé par le bruit d’autres Guinéens qui n’ont vu en eux que des arrogants. Certains commerçants avaient qualifié Alpha Condé de « quinquéliba » et Cellou de « sucre », non par complémentarité mais par mépris. Aujourd’hui, ils ne consommeront pas de sucre même s’ils n’ont pas de diabète.
Sans être exhaustif, j’ai dit pourquoi l’ « Alliance » a perdu. Maintenant, il faut faire en sorte qu’elle ne soit pas perdue. Il appartient à l’Ufdg, qui est une formation à l’échelle nationale, de montrer qu’elle se situe au-dessus des clivages ethniques. A vouloir trop insister sur la « foulanité » de ce parti on rend service aux extrémistes de notre « jeune » président Condé.

Mes vues sont diamétralement opposées à  l’opinion de M. Ibrahima Kylé Diallo. Et voici pourquoi.

Il écrit :

1. Je m’excuse à l’avance car je sais que je vais choquer certains. Le fameux « pouto » (bonnet brodé) revêt une connotation trop peuhle.

Il n’y a pas lieu de s’excuser. Je relève toutefois les failles et inanités de la dernière partie de l’article.

L’auteur cherche plutôt, sans succès, à séparer forme et fond, identité culturelle et “construction nationale”.

Cellou Dalen Diallo, en costume traditionnel

La mince couche francophone qui sert d’élite à l’etat postcolonial africain est l’incarnation même de l’ambiguïté, du déracinement et de l’aliénation culturels.
Depuis que la France est parvenue, à travers l’école, à laver le cerveau de ses colonisés — au Fuuta-Jalon et ailleurs en Afrique —, il fait  bon ton de paraître occidental. En l’espèce, c’est l’implication du rejet du puuto en période électorale par M. Diallo et sa préférence de la tenue européenne (costume, cravate, chaussures) .
M. Diallo est conscient du fait qu’il va “choquer certains”. Je prends acte de la précaution stylistique. Mais lorsqu’il considère que le bonnet brodé du Fuuta-Jalon “revêt une connotation trop peuhle”, il franchit la limite de l’acceptable. Ce faisant, il rappelle cette réponse d’une fillette dans le film « Hôtel Rwanda ». Craignant pour sa vie,  elle implore ses tourmenteurs Hutu, dans un sanglot apeuré et désespéré : “Je promets que je ne serai plus Tutsi.” Comme si appartenir à cette ethnie est un crime punissable de mort !

Lamarana Bah, ancien ministre des affaires étrangères, arborant le puuto  durant une cérémonie officielle. Conakry, 2008. C’est l’un de mes anciens étudians et, peut-être, un promotionnaire d’Ibrahima Kylé Diallo.

Les arguments de mon objection à l’article sont nombreux. Je me limite aux éléments ci-après.

Sous le régime temps de la colonisation française, Yacine Diallo, pionnier de la politique en Guinée se convertit au Catholicisme pour être bien vu par les puissants du jour. Il accepta d’ajouter à son nom de baptême musulman le prénom chrétien Louis. Et dire qu’il fut un pupille de Tierno Aliou Bhuubha Ndiyan à Labé.
Il reçut tout de même l’appui de l’Almami alfaya de Mamou. Ce qui entraîna aussitôt l’opposition de l’Almami soriya de Dabola. Les deux cousins continuaient ainsi dans la Guinée coloniale, l’ancienne rivalité féodale entre les deux branches du lignage des Seediyaaɓe. Cette adversité datait de la mort de Karamoko Alfa mo Timbo en 1760.

Telli Diallo, premier secrétaire général de l’OUA, aujourd’hui Unon Africaine. Ici, en costume traditionnel pullo. Paris, 1950

Et pourtant, dans  Ecailles du ciel, Tierno Monenembo rappelle, dans un tableau croustillant, la tension entre partisans et résistants à l’école française au Fuuta-Jalon après la défaite de Pooredaka en 1896.
Paul Marty fournit des détails précieux sur le système d’éducation  au Fuuta-Jalon. théocratique. Au début du régime colonial, les parents étaient hostiles à l’idée d’inscire leurs fils à l’école française. Ils percevaient et rejetaient  l’aliénation inhérente à l’enseignement colonial. Et ils redoutaient t l’assimilation culturelle résultant de  la scolarisation française.
Utilisant tous les moyens, les autorités coloniales vinrent à bout de la résistance. En conséquence, vers la fin des années 1910,  la langue française remplaça l’arable et le pular ajami dans l’enseignement, .

Papa Koly Kourouma, politicien, ministre-conseiller à la Présidence. Ici en costume traditionnel kpèlè (guerzé)

Et poutant, l’identité ethnoculturelle des Fulɓe ne plia pas.
Après la disparition de Gilbert Vieillard en 1940  sur le front de guerre. une Amicale culturelle prit son nom et entreprit de défendre et d’illustrer la culture autochtone. Sous l’impulsion d’hommes de culture tels que Tierno Chaikou Baldé, l’Amicale Gilbert Vieilard donna une nouvelle vigueur à la tradition fuutanienne. Les efforts de cette génération pionnière donna ses fruits avec les travaux et la carrière de grands intellectuels débarassés de complexes d’infériorité. Parmi eux, citons Ousmane Poréko Diallo, Boubacar  Telli Diallo, Alfâ Ibrâhîm Sow. Ils étaient à l’aise aussi bien en costume européen qu’en habit traditionnel du Fuuta-Jalon. Au-delà de l’habit, ces fils du Fuuta étaient fiers de leur héritage culturel. Ainsi Telli Diallo nous rappelle :

« … il importe de ne pas perdre de vue que les Peuls sont, de tous les Africains de l’Ouest, les plus profondément islamisés.
Ils forment une communauté très homogène, fortement disciplinée, hiérarchisée et organisée en une féodalité théocratique. »

Introduisant son oeuvre de publiciste du Oogirde Malal de Tierno M. Samba Mombeya Alfâ Ibrâhîm Sow souligne :

« Si le Filon du bonheur éternel continue, cent cinquante ans après sa rédaction, à émouvoir les lecteurs de notre pays, c’est surtout à cause de la vocation littéraire qu’il assure au pular-fulfulde, à cause de sa versification juste, sûre et élégante, de sa langue saine, savante et subtile, de la volonté nationale d’affirmation culturelle qu’il incarne et du désir d’autonomie et de dignité linguistiques qu’il exprime. »

Sous la dictature de Sékou Touré, le PDG eut beau jeu de diaboliser la chefferie traditionnelle. Sans se rendre compte que les diplômés de l’école française et la chefferie de canton étaient tous des produits de la colonisation. Ironie, paradoxe, cynisme ! Comme le montre la photo, en tête d’affiche,  du collectif des chefs de cantons du cercle de Labé (dont mon père, Tierno Saidou Kompanya)  ces patriarches appliquaient  le code vestimentaire traditionnel du Fuuta-Jalon :

Puuto +  grand-boubou leppi ou blanc (avec pantalon et fokiya/foroku en-dessous) + sandales de cuir

Le problème d’Ibrahima Kylé est simple. Au lieu de suivre, sans ambiguité, le chemin tracé par ses prédécesseurs (Telli Diallo, A.I. Sow, etc.) dans la promotion de la culture fuutanienne, il  hésite entre l’admiration et la dénonciation de ce trésor pourtant universellement reconnu. Que l’on pense par exemple au jubaade, qui est l’équivalent féminin du puuto.

Femme portant le jubaade, 1931 Jeune mère avec le jubaade, 1950
Jeune fille tressée du jubaade. Conakry, années 1960 Miriam Makeba (1932-2008) portant le jubaade

Professeur et critique d’art, Jacqueline Delange a une appréciation fine du jubaade. Dans une étude intitulée “L’art des Fulɓe” elle écrit :

« Au Fouta-Djallon, le  jubaade  fait penser à un mobile de Calder : les tresses et les coques sont prolongées en avant, parfois en arrière, par une sorte d’énorme papillon noir; les cheveux du dessus sont tressés en forme de cimier transparent tendu sur une lamelle de bambou arquée; des couronnes de fins anneaux et de pièces d’argent terminées par des pendants d’oreille torsadés ajoutent leur fragile éclat à cette étonnante architecture. »

Le puuto des Fulɓe est aussi culturellement iconique que le keffiyeh des Arabes, le yarmulke ou kipa des Juifs, le turban des Sikhs, etc. Et contrairement à M. Diallo, la plupart des Fulɓe  — y compris les politiciens — ont compris que le salut réside dans le fait d’assumer son identité, pour soi et non contre l’autre. Même sous les dictatures successives de Sékou Touré et de Lansana Conté.

Par exemple, Abdourahmane “Vieux” Dalen Diallo — doyen du Bureau politique du Pdg et qui assurait l’intérim de la présidence de la république de 1959 à 1963 —, Saifoulaye Diallo, etc. nous ont tous laissé des portraits où ils sont habillés en boubou cotton teint à l’indigo et coiffés du puuto (non pas pouto).

Leurs cadets, les ministres Fulɓe de Lansana Conté, portaient fréquemment le même ensemble: Thierno Mamadou (grand) Cellou Dalen, (petit) Mamadou Cellou, Thierno Habib Diallo, etc. siégeaient en conseil de ministres ainsi parés. Conté  finit par dire  un jour en Conseil de ministre qu’ils aimaient se singulariser avec leur bonnet. A l’occasion, Cellou Dalen lui répondit que la coiffure, créée avant la période précoloniale, était avant un symbole culturel.

Ibrahima Kylé Diallo continue :

2. Mettez-vous à la place d’un Soussou, d’un Malinké ou d’un Forestier qui serait entouré d’une masse de militants portant ce « pouto » et ne s’exprimant qu’en peulh !

Une fois de plus l’orthographie pouto est francisée et ne se conforme pas à l’Alphabet Standard du Pular/Fulfulde. Dans la langue des Fulɓe, tout qui s’écrit se prononce. L’épellation correcte est donc  puuto

Cela dit, pourquoi chercher à imiter les autres ? Pourquoi être timide voire avoir peur —encore moins honte — d’être Pullo ?

Pourquoi cesser d’être soi-même et faire le caméléon ? Pourquoi ce mimétisme ?

A Conakry., au Fuuta-Jalon, partout ailleurs en Guinée, les individus sont libres de s’habiller selon leur goût. En Forêt (Kpèlè, Kisi, Toma). les ministres  Papa Koly Kourouma, Germain Doualamou, Gilbert Ifono, etc. arborent fréquemment avec élégance et fierté leur habit traditionnel. Personne ne le leur reproche. C’est un comportement normal et admirable, dont la valeur est de revigorer la tradition africaine menacée à travers le continent. Honni qui mal y voit  !

3. Nous sommes dans le cadre d’une élection nationale et non dans celui d’une confrérie maraboutique du Fouta central.

A un journaliste qui lui demandait son opinion de la civilisation occidentale, Mahatma Gandhi répondit que ce serait une bonne idée… c’est-à-dire si elle existait…
Cette boutade s’applique aujourd’hui au concept de nation guinéenne, qui existe sur papier, dans les discours et les slogans, certes, mais dont la réalité a été affaiblie par Sékou Touré, lui-même.  suivi par Lansana Conté, Moussa Dadis Camara, Sékouba Konaté et Alpha Condé.

L’habit ne fait pas le moine

Si l’on regarde les affiches électorales, on verra que Cellou a porté le puuto au premier tour. Il obtint 43% des votes
Il adopta le costume européen au second tour. Résultat: il fut vaincu, même si sa défaite fut le résultat d’un énorme trucage.

Son échec du 15 novembre ne s’explique pas par son comportement vestimentaire et son apparence. C’est son message qui aurait dû porter. Mais c’était sans compter avec la duplicité et la manipulation  de la formidable coalition ethnique d’Alpha Condé, épaulée par la sournoiserie du premier ministre Jean-Marie Doré.

Aly Gilbert Iffono, ancien ministre de la culture. Ici, en costume traditionnel kissi

Je clos ce point en rappellant que le Fuuta-Jalon théocratique était un bastion du Sunnisme éclairé. C’était le Dar-al-Islam (Porte d’Islam) décrit par Gilbert Vieillard , caractérisé par une foi profonde, la quête du savoir, et une religion austère dénué  de confréries “maraboutiques”.

4. Le « pouto » est beau mais je me rends compte que la beauté peut faire peur !

Cet argument est spécieux et irrecevable. Car bien que les canons de beauté soient à la fois spécifiques et universels, la beauté inspire l’admiration et non la peur. A travers l’espace-temps, et compte non tenu de son origine géographique ou de leurs racines ethniques, l’art  (musique, sculpture, peinture, etc.) est la marque du génie humain. Il n’est pas à craindre. Il faut plutôt le céébrer.

Seules l’ignorance et la propagande politicienne  peuvent jetter le discrédit sur la créativité artistique. Elles engendrent la xénophobie.
Soit ! Mais pour autant, aucun peuple au monde ne renoncera à son identité culturelle. Ce sont ces spécificités  qui constituent l’humanité. Celle-là, dans son essence, est la somme totale de l’originalité et de la diversité de ses civilisations et de ses cultures.

5. Sans être exhaustif, j’ai dit pourquoi l’ « Alliance » a perdu.

Je doute fort qu’un article puisse, même de façon partielle, révéler pourquoi et comment Cellou Dalen et ses alliés ont été trichés. Il faudrait tout un livre, au moins. L’affirmation est donc une exaggération.

6. Il appartient à l’Ufdg, qui est une formation à l’échelle nationale, de montrer qu’elle se situe au-dessus des clivages ethniques.

Du fait de la persistance de la dictature, la Guinée n’as pas eu une expérience et une culture démocratiques. Depuis 1958 les potentats successifs ont chacun exploité la fibre ethnique. Ils ont  vicié et le concept et la pratique de la démocratie.

Au point de paraître naïf et passif aux yeux de certains observateurs, Cellou Dalen a, partiellement, essayé d’inverser le réflexe  autoritaire guinéen.
Mais, pour reprendre un dicton américain,  il faut deux cavaliers pour danser le tango.
En violation flagrante de la loi électorale, quatre mois ont séparé  les deux tours de l’élection présidentielle.  Ce delai illégal fut  mis à profit pour developer une stratégie ethnocentriste et ethnocratique.

Appuyés par les autorités de la Transition (présidence, primature, forces armées et de sécurité), le camp d’Alpha Condé monta une incroyable tricherie au niveau de la Ceni.

Cellou Dalen et son alliance formèrent une coalition ethniquement plus diverse que celle de leurs rivaux, Ils ont été politiquement battus. Mais aujourd’hui, ils n’ont rien à se reprocher.

7. Vouloir trop insister sur la « foulanité » de ce parti on rend service aux extrémistes de notre « jeune » président Condé.

La politique ne devrait nullement conduire à se détourner de  traditions culturelles millénaire. Elle ne saurait se traduire par la dilution des identités ethniques et culturelles. Au contraire ! Tout candidat doit pouvoir assumer son ethnicité. De manière positive, sans entraves et sans complexes.
La “foulanité” de l’Ufdg et la “mandenité” du Rpg ne devraient  pas être exploités comme des poisons ou des obstacles. Les deux peuples cohabitent et coopèrent depuis des siècles.
En soi, le facteur ethnique n’est pas un frein à la construction de l’état-nation. Mais il requiert la sincerité et l’humilité des leaders politiques

L’Ufdg fit de son mieux pour rassembler Fulɓe et non-Fulɓe dans ses rangs.
Mais Alpha Condé s’est souvenu du proverbe qui dit : “Celui qui veut noyer son chien l’accuse de rage”. Le voleur a donc crié le plus fort “Au voleur.”
Dans les années 1990, il avait qualifié de bâtard tout Maninka qui ne voterait pas pour lui.
Porteur d’un ethnocentrisme démagogique, “arrogant” et “haineux” Alpha Condé traite les commerçant de mafia. Un tel langage est typique d’un politicien aux visées funestes. Le mot mafia s’applique à la pègre italienne.
Alpha Condé fait écho aux diatribes vénimeuses de Sékou Touré contre les Fulɓe en 1976, ainsi qu’au fameux “Wo fatara” de Lansana Conté en 1985.

Partisans et opposants de la dictature se sont affrontés dans l’élection présidentielle. Deux camps ont rivalisé : d’une part, celui des destructeurs (Alpha Condé, Sékouba Konaté, Jean-Marie Doré, et cie.), et celui des bâtisseurs, d’autre part.
En définitive, M. Diallo n’est pas fautif de n’avoir pas triché. Par contre,  M. Condé a tort d’avoir manigancé. L’issue du combat était prévisible. Car, dit-on
La victoire frauduleuse du Rpg illustre rappelle, une fois de plus, qu’il est plus facile de détruire que de construire. Elle signale aussi la perpétuation du malheur de la Guinée,

Par son interprétation superficielle et erronée de l’identité ethnique, du patrimoine culturel et de la tradition vestimentaire des Fulɓe du Fuuta-Jalon, le blog de Ibrahima Kylé Diallo passe nettement à côté du sujet.

Tierno S. Bah

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Author: Tierno Siradiou Bah

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