Forêt sacrée: magie et rites secrets des Toma

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Guinée Française
Ethnographie


Pierre-Dominique Gaisseau
Forêt Sacrée
Magie et rites secrets des Tomas

Paris. Editions Albin Michel. 317 pages



Entre deux hautes murailles végétales, la camionnette Chevrolet roule dans la nuit. La route sinueuse et accidentée monte à flanc de colline. Le ciel sans lune est troué d’étoiles figées, qui, sous cette latitude, brillent d’un éclat fixe.
Par moment, au-dessus du rempart sombre de la forêt, se profilent les parois noires et abruptes du Fouta-Djalon, dont nous gravissons les contreforts.
Dans le faisceau des phares surgit de temps à autre la silhouette d’un petit animal qui traverse la route d’un bond ou la courbe d’une énorme branche détachée de la brousse compacte.
Autour de nous, dans les stridulations continues des insectes, s’élève le grand concert de la forêt nocturne que parvient à couvrir le ronflement du moteur.
Par nous, l’aventure commence enfin.
Le 16 février 1953, il y a six jours, nous quittions Paris en avion, et, après un survol rapide du Maroc et de la côte saharienne, nous atterrissions à Conakry, capitale de la Guinée française

Dans cette ville-champignon ultra-moderne aux architectures polychromes où travaillent jour et nuit comme des fourmis géantes les énormes machines des exploitations de fer et de bauxite, nous avons passé quatre jours. Quatre jours qui nous ont suffi pour obtenir les autorisations de tournage indispensables et régler les formalités de douane.
Ce matin, nous avons rencontré par hasard le conducteur de la camionnette.
— Si vous arrivez à vous caser là-dessus avec vos caisses, nous a-t-il dit en désignant l’étroite plate-forme, je vous emmène à Kissidougou. De là, vous trouverez bien un camion jusqu’a Macenta. En ce moment c’est la traite du café.
Kissidougou se trouve à huit cents kilomètres environ à l’est de Conakry, à l’orée de la grande forêt, but de notre voyage.
Trop heureux de profiter de l’occasion, nous avons réussi après plusieurs tentatives à charger notre fragile matériel technique et nous sommes partis au début de l’après-midi.

Au milieu des caisses, Virel et moi avons aménagé une sorte de niche pour nous protéger du vent froid de la nuit qui nous fouette le visage et contraste brutalement avec l’accablante chaleur de la journée. Adossés à la cabine, enroulés dans nos couvertures, nous échangeons nos premières impressions de voyage.
— Je n’aurais jamais cru, dit Virel, qu’il pouvait faire un froid pareil en Afrique.
L’écart de température crée avant tout cette impression et j’évoque pour mon compagnon une nuit de Noël, aux sources de l’Orénoque où claquant des dents sous nos couvertures, nous avions fini par sortir le thermomètre. Il marquait vingt-quatre degrés.
— Il fait peut-être vingt ici, déclare Virel. Mais je défie n’importe qui de dormir sur des billets de banque.
Nous sommes en effet allongés sur des sacs de jute qui contiennent plusieurs millions, en petites coupures. Le conducteur les ramène à Kissidougou pour acheter aux indigènes leur production annuelle de café. Il a pris livraison a la banque dans la journée de ces billets neufs et craquants, repartis en liasses épaisses et dures comme des briques. Les habitants de la brousse dédaignent les billets froissés et ne les acceptent pas toujours.
Par la glace arrière de la cabine, j’aperçois Jean Fichter qui somnole. Il tient entre les genoux un fusil chargé que lui a confié le chauffeur dans l’espoir, très improbable, d’abattre aux phares une biche, un phacochère ou même une panthère. Sa tête roule de temps en temps sur l’épaule de Tony Saulnier aussi peu réveillé que lui. Qu’ils profitent du confort relatif de la banquette. Dans quelques heures, ils viendront nous relayer sur notre rigide matelas de billets.
Jean Fichter, mon plus ancien coéquipier, et mon beau-frère, cumule les fonctions de chef opérateur, technicien du son et mécanicien. Ensemble, nous avons effectué la première traversée de la Sierra Parrima et réalisé le film de l’expédition Orenoque-Amazone.
Tous deux, nous connaissons déjà la Guinée, et l’an dernier, au cours d’une première prospection cinématographique, nous l’avons parcourue en tout sens.
Sans véhicule personnel, nous utilisions les moyens de transport locaux, petits caboteurs, camions des transporteurs indigènes, tortillard [train] à voie unique Conakry-Kankan ; au hasard de ces déplacements, entassés au milieu de la foule bruyante et bigarrée avec les bicyclettes, les volailles et les colis ou pendant nos séjours dans les villages de brousse, nous nous sommes peu à peu familiarisés avec les divers paysages de ce vaste territoire et les coutumes de ses habitants.
Dans ce pays en pleine période de transition où commence à pénétrer l’influence du progrès technique, se dessine une évolution dont témoignent, entre autres, l’assimilation anarchique de la langue des blancs.
Les pittoresques altérations qu’elle subit, dès que l’on s’éloigne des grands centres, cesseront vite de nous étonner.
Il y a un an, dans le semi-direct à destination de Kankan, nous discutons précisément de l’évolution des noirs avec un fonctionnaire africain. En veston noir bordé et pantalon rayé, coiffé d’un chapeau Eden, il arborait, malgré l’écrasante chaleur, un col dur et un large noeud papillon gris. Il se leva pour saluer dans le couloir un ami de rencontre, et nous rejoignit au bout de quelques instants.

— Pardonnez-moi, mes très chers, dit-il d’un ton courtois. J’échangeais quelques paroles avec un pote j’ai rencontré fortuitement.
Et, au moment de nous quitter, il s’inclina avec aisance :
— Je vous remercie pour le plaisir que votre conversation m’a dispensé.
Saris peine, nous avions conservé notre sérieux. Déjà, un jeune garçon s’était présenté à nous comme « orphelin des deux sexes », et nous avions lu, chez un de nos amis cette lettre d’un de ses employés :
« Cher patron, une augmentation me serait torridement indispensable, je n’ai pour m’aider aucun frère à mon côté droit, aucune soeur à mon côté gauche, et par contre une pauvre mère multipare de trois gosses à ma charge. Je vous écris car je pense avant tout à ma satisfaction. »
Tout au long de notre voyage, nous continuerons à relever des échantillons de ce langage rénovateur.

Notre itinéraire nous avait conduits successivement chez les Nalous dans les îles de vase plantées de palétuviers de la basse côte, puis au nord, chez les Bassaris, les hommes nus de la frontière du Sénégal, et enfin à travers le Fouta-Djalon, dans les savanes habitées par les Peuhls et les Malinkés islamisés, jusqu’au pays Toma, au sud-est de la Guinée, le long de la frontière du Liberia. C’est là qu’avec la montagne commence la grande forêt où les lianes tendent leur impénétrable réseau, sous une voûte épaisse d’arbres géants d’où émergent, par places, des mamelons rocheux, comme d’énormes tortues noires.
On ne peut vraiment connaître le pays Toma qu’en le parcourant à pied avec des porteurs. Les nombreuses rivières qui le sillonnent, étroites et coupées de rapides, interdisent toute forme de navigation et en rendent l’accès difficile.
Agriculteurs et chasseurs, les Toma cultivent le riz de montagne, leur aliment de base, et le café. Ils récoltent les palmistes du palmier à huile, qui pousse à l’état sauvage dans la forêt, et élèvent quelques têtes de bétail.
A travers toute la Guinée, nous avions entendu des récits fantastiques sur la magie des Toma et sur leur grands masques. Mais nous étions attirés avant tout par la forêt sacrée, temple du fétichisme, sanctuaire ou se déroulent encore rites secrets, cérémonies d’initiation barbares, et parfois même sacrifices humains
Au mois de mars 1951, nous arrivions, Jean Fichter et moi, à Macenta, seul centre européen de la région. Le commandant de la brigade de gendarmerie compléta de son mieux nos maigres renseignements, nous permit de consulter les archives du poste, et même nous raconta quelques faits étranges dont il avait été le témoin. L’un d’eux surtout nous frappa car il ne pouvait en donner l’explication. Quelques mois plus tôt, au cours d’une tournée en brousse, un géologue avait été foudroyé à ses côtés, pour avoir escaladé un rocher, sacré aux yeux des Toma, malgré les avertissements des féticheurs. Il nous montra quelques documents sur les crimes rituels devenus rares, et en particulier parmi des pièces à conviction déjà anciennes, un grand masque noir, haut de près d’un mètre. Il s’engagea même à nous le confier à notre départ pour le remettre au Musée de l’Homme
— Si vous voulez filmer des masques comme celui-ci, ajouta-t-il, il faut attendre une grande fête. En temps normal, ils ne sortent pas. Il doit y en avoir une ces jours-ci, dans un village sur la route de Guéckédou. Demandez au commandant du cercle, il vous renseignera.
Ce dernier nous reçut très cordialement, et nous remit une lettre d’introduction pour Kowo Guilawogui, qui venait d’être nommé chef de canton du Kolibiramatoma. Grâce à cette introduction, nous pourrions filmer toutes les grandes fêtes qui devaient marquer la prise de commandement du nouveau chef. L’accueil de Kowo à Niogbosou, son village, nous déconcerta. Prévenu de notre arrivée, il nous attendait, en complet blanc et casque colonial. Grand et mince, il avait à peu près notre âge.
Il nous fit les honneurs de sa case, puis nous conduisit à celle qu’il nous avait réservée… Sur le grand lit installé à notre intention s’étalaient des tapis d’Orient en guise de couvertures. Contre le mur, s’alignaient des caisses de champagne de marque et des bonbonnes de beaujolais amenées de Macenta en notre honneur.
Après nous avoir présenté à deux ou trois de ses femmes, jeunes et gracieuses, vêtues de robes en tissu imprimé de couleurs vives, avec des colliers et des pendentifs en filigrane d’or, il nous conduisit à sa mère. C’était une vieille femme, grande, droite, aux cheveux blancs, aux traits bien dessinés, d’allure imposante. En costume toma, pagne et le buste nu, elle ne perdait rien de sa dignité
Kowo nous avait fait installer une table avec une nappe et nous mangions à l’européenne. Le cuisinier qu’il avait spécialement fait venir de Macenta, comme la cave, nous préparait des plats raffinés, poulets au piment, rôtis, beignets en forme de coeurs ou de poissons.
Kowo avait séjourné pendant quelques années à Macenta et parlait un français presque impeccable. Hôte attentif, il se tenait à nos cotés pendant tous les repas, mais ne les partageait jamais. Il se contentait de boire avec nous de temps à autre. Notre étonnement touchait à la déception. Nous pensions arriver au coeur de la brousse et nous vivions comme des coqs en pâte. Il n’y avait qu’une ombre, légère, au tableau : la tiédeur du champagne, à peine en dessous de la température ambiante.
Pendant toute la période des fêtes, il fit tout pour nous aider dans notre travail, et nous permettre de filmer les grands masques dont nous avions tant entendu parler. Il admirait beaucoup notre magnétophone et les habitants de Niogbozou partageaient son enthousiasme pour cet appareil.
Nous avions enregistré dès le jour de notre arrivée un discours de Kowo. Le premier essai avait été pour tous une révélation. Aux premières paroles jaillies du haut-parleur, il reconnut sans peine sa propre voix, se mit au garde-à-vous et souleva son casque
Le lendemain, il accepta de nous conduire jusqu’à la forêt sacrée. A proximité du village ou commençait la brousse, il s’arrêta devant un portail de racines de fougères arborescentes sculptées ou s’ouvrait une étroite échancrure.
— C’est la porte de la forêt sacrée, dit-il.
Nulle barrière ne prolongeait de part et d’autre cette porte symbolique.
A l’assise de racines s’adossait un auvent de palmes sous l’abri duquel s’alignaient, contre un fond de peintures schématiques, des petites statues d’argile : les effigies des esprits de la forêt.
Je savais que l’accès de ce domaine était interdit aux femmes et aux non initiés, mais je demandai à Kowo l’autorisation d’y pénétrer. Après une courte discussion avec les notables qui nous accompagnaient, il me répondit par cette phrase ambiguë :
— Non, tu ne dois pas, mais si tu veux, tu peux.
Ce qui signifiait en langage clair : nos lois ne te le permettent pas, mais les Blancs peuvent tout faire, et sous-entendait que si nous franchissions le seuil défendu, les féticheurs avertis par des moyens connus d’eux seuls, feraient disparaître de la forêt tout ce qui pouvait nous intéresser. Je compris alors qu’en lui-même ce domaine n’était pas sacré, mais les objets du culte rituel qui pouvaient s’y trouver cachés. Si nous transgressions l’interdit, nous pénétrerions simplement dans une église désaffectée
— Alors, nous n’y entrerons pas maintenant, lui dis-je, mais le jour où vous nous le permettrez.
Cette attitude évasive de la part d’un Toma qui se disait notre ami ne fit qu’augmenter notre désir de connaître les secrets de la forêt. Nous le harcelions de questions et lui offrions même de subir les épreuves rituelles, pour obtenir l’autorisation convoitée. Enfin, après quelques jours, il se laissa fléchir :
— Tous les notables et les gens du village ont confiance en vous, dit-il, mais maintenant, c’est encore trop tôt. Il faut attendre les fêtes de sortie d’initiation. Revenez dans un an, vous serez tatoués, et vous resterez un mois dans la forêt pour apprendre nos secrets.
Il nous expliqua alors que les Toma avaient observé que le ronronnement du moteur coïncidait avec chaque prise de vues. Ainsi ne pourrions-nous pas filmer à leur insu.
Au retour, de passage à Macenta, nous cherchâmes vainement avec le brigadier de gendarmerie le grand masque noir. Il avait disparu, récupéré sans doute par les Toma.
Revenus à Paris, nous restions cependant en contact avec le pays Toma. Prosper Zoumanigui, un infirmier africain de Macenta, qui nous avait servi d’interprète, nous écrivait souvent pour nous donner des nouvelles de Kowo et nous tenir au courant des préparatifs de la sortie d’initiation annoncée. Nous lui envoyions des photos, promettions de ramener et de projeter à Niogbosou le film déjà tourné, et nous préparions la prochaine expédition, déjà décidée avant notre retour de Guinée.
Deux camarades s’étaient joints à nous entre-temps. Tony Saulnier, reporter-photographe de Paris-Match, spécialiste des arts primitifs océaniens et africains, calme, précis, minutieux dans son travail. Il devait assister Jean Fichter et, le cas échéant, le remplacer.
André Virel, intéressé par le symbolisme et les religions primitives voulait confronter ses théories avec la réalité.
Il fallut trouver une maison de production décidée à nous faire confiance pour un projet aussi hasardeux. Si hasardeux même que nous n’osions en parler qu’à nos amis intimes. Nous voulions non seulement assister aux rites secrets des Toma et y participer, mais encore les filmer. Nous savions bien qu’une telle tentative serait difficile à réaliser malgré les promesses de Kowo
Nous ne venions pas par simple curiosité ni poussés par la passion du chasseur d’images, mais avec le désir de pénétrer dans un monde différent du nôtre et de le comprendre.

Nous avons préparé notre matériel avec un soin tout particulier et tenté de prévoir toutes les éventualité, toutes les pannes possibles. Nous emportons deux caméras électriques de 35 mm, cinq mille mètres de pellicule vierge, noir et blanc, deux magnétophones et la bande magnétique, trois Rolleiflex, un Leica, un appareil éclatron et des torches de magnésium pour les prises de vues de nuit. Confiants dans l’hospitalité des Toma, nous n’avons aucune arme, aucune caisse de vivres. Nos bagages personnels, notre matériel de couchage et de camp ont été réduits au minimum.
Nous ramenons dans nos caisses le film de l’année dernière produit en 16 mm et comptons beaucoup sur cet argument pour convaincre Kowo de tenir sa promesse de l’année dernière.
Tous en bonne condition physique, nous sommes décidés à réussir. Il est difficile, dans une expédition de ce genre de respecter les délais prévus. Nous avons pourtant fixé la durée de notre séjour à deux mois au plus et nous espérons pouvoir rentrer avant la saison des pluies.

La route continue à s’élever en lacets. Le froid pince. Je me soulève de mon précieux matelas et jette un coup d’oeil dans la cabine.
Le chauffeur détourne la tête.
— Vous n’en avez pas assez ? dis-je. On pourrait faire une petite halte.
— Moi ? J’ai déjà roulé toute la nuit dernière. Au volant, je ne dors jamais.
La vallée se creuse en dessous de nous. Au delà, les hautes falaises rocheuses se découpent sur le ciel sombre.
Soudain, en amorçant un virage, le camion est secoué de soubresauts violents, dévie, et dans une dernière saccade, vient buter contre le bas-côté et s’immobilise. Je saute à la lucarne. Le chauffeur me regarde avec des yeux ahuris. Il vient de tomber endormi, le nez sur son volant. Tony et Jean ont été réveillés par la secousse.
Nous profitons tous de cet arrêt forcé pour essayer de faire un somme.
Avec deux chandails, enfoui dans mon duvet, roulé dans une couverture, je grelotte.
Tout contre nous, la forêt grince, vibre, coasse, crisse, clapote. J’ouvre les yeux. A tous les niveaux, dans le rideau noir des arbres, s’allument et s’éteignent par paires des milliers de points lumineux.
Virel, près de moi, se redresse à son tour.
A l’écartement de ces yeux phosphorescents, nous cherchons à reconnaître les insectes ou les rongeurs qui semblent nous observer, immobiles, de la forêt. Peu à peu, nous nous assoupissons.
Deux heures plus tard, l’aube nous réveille. Une aube pâle, limpide où le soleil monte très vite.
Sous un ciel d’un bleu éclatant, comme je n’en ai vu qu’en haute altitude, nous atteignons le plateau du Fouta-Djalon. A perte de vue s’étend la savane, éternellement brûlée et reverdie, où se dressent des squelettes d’arbres calcinés.
Pendant des heures, sur la tôle ondulée, nous sommes secoués comme dans un shaker
Le camion ne peut rouler en dessous de soixante à l’heure. Sinon, il serait rapidement mis en pièces détachées.
Mais les cahots bien qu’atténués font subir une dure épreuve à notre matériel et, dès notre arrivée, il faudra le remettre en état, resserrer les boulons, ressouder les résistances.
Sur un bac de pirogues, nous traversons le Niger, près de ses sources, il est à peine plus large que la Loire. L’eau est claire, peu profonde. Nous sommes encore dans la saison sèche.
Ce soir, nous apercevrons les premiers îlots d’arbres de Kissidougou, où commence la forêt.
Dans deux jours, si nous ne sommes arrêtés ni par les feux de brousse, ni par les ponts coupés, ni par les pannes, nous serons chez Kowo


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