Ahmed Sékou Touré (1922-1984)

Ahmed Sékou Touré (1922-1984).
Président de la Guinée de 1958 à 1984.

Paris. L’Harmattan. 2010. Volume I. 236 pages


Chapitre 6
Décembre 1945. Premier voyage à Paris

Les responsables de la CGT ont vite repéré le bouillonnant jeune syndicaliste dont les idées progressistes feraient une recrue de choix pour la centrale proche du Parti communiste 120. Il ne tarde pas à être invité en France. En décembre 1945, Sékou Touré fait son premier séjour à Paris, lors d’une réunion que la CGT consacre à l’Afrique ; une photographie prise à cette époque le montre un peu rêveur et intimidé, costume sombre, pochette et chemise blanches, cravate fantaisie, travaillant dans une atmosphère plutôt enfumée avec ses camarades français, africains et maghrébins 121. Dès son retour, au moment des fêtes de Noël, il lance la première grève des PTT de Guinée.
Sékou est encore invité l’année suivante au 26ème Congrès national ordinaire de la CGT qui se tient à Paris du 8 au 12 avril 1946 122 et voit s’affronter les syndicalistes communistes et les réformistes plutôt proches du Parti socialiste 123, affrontement qui aboutira à la fin de 1947 à une scission et en avril 1948 à la fondation de F-O (Force Ouvrière). Le jour de la clôture du Congrès, le 12 avril 1946, Sékou écrit à son ami et camarade Joseph Montlouis : “Vous avez confiance en moi, homme non instruit, mais intelligent et brave, pour réaliser d’une manière suffisante mon lourd mandat. L’avenir me jugera.”
Lors des deux “journées coloniales” qui précèdent l’ouverture du Congrès, Sékou prononce un vif réquisitoire contre la gestion des Sociétés de prévoyance en Afrique ; toutefois, si son éloquence frappe, le thème qu’il développe n’intéresse guère à Paris ; en revanche, son discours est diffusé en Guinée sous forme de tract ; il y réclame la peine de mort contre toute application de méthodes racistes dans les colonies ; il n’illustre toutefois pas son propos par des exemples précis 124
S’agissant du premier discours de Sékou Touré qui nous soit intégralement parvenu, il paraît intéressant de le reproduire in extenso (en annexe I) ; ne serait-ce que pour comparer son éloquence de l’époque avec celle qui sera plus tard la sienne, et aussi pour constater combien considérable a été ultérieurement l’évolution de sa pensée politique. Surtout si l’on songe qu’à la même date — à quelques mois près, Léopold Sédar Senghor écrivait les lignes suivantes : “Je voudrais conclure en assurant les Blancs de notre volonté inébranlable de gagner notre indépendance, et qu’il serait tout aussi sot que dangereux pour eux de vouloir faire marche arrière. Nous sommes prêts, s’ille fallait et en dernier recours, à conquérir la liberté par tous les moyens, fussent-ils violents.” 125
Deux semaines après son intervention, Sékou Touré assiste, du 25 au 27 avril 1946, à la conférence nationale des postiers métropolitains. Entretemps, il est resté en France et y a établi de multiples contacts dans les milieux syndicaux et politiques.
En décembre 1946, Sékou revient à Paris pour une réunion extraordinaire de la CGT, convoquée pour régler de sérieuses dissensions nées au sein de la Fédération postale à la suite de la grande grève des postes de l’été précédent ; un peu étonné, Sékou assiste à une scission où les éléments non communistes, en forte minorité, refusent de se plier à la discipline invoquée par les dirigeants communistes ; une leçon qu’il n’oubliera pas.
Il retourne ensuite régulièrement à Paris, où il effectue des séjours prolongés et se lie avec les principaux cadres de la CGT et du Parti communiste français. Du 11 au 15 octobre 1948, il participe à Paris au 27ème Congrès de la centrale syndicale ; sa notoriété et sa popularité sont déjà réelles, puisque les délégués debout l’accueillent en l’applaudissant longuement ; les thèmes qu’il développe, la manière dont il les présente, les images qu’il utilise, annoncent déjà le fond et la forme des futurs discours du leader guinéen.
A l’occasion de ces séjours, il se déplace à travers la France se rend par exemple en octobre-novembre 1948 dans les régions de Lille et de Forbach à l’invitation de la Fédération CGT du sous-sol, qui prend en charge ses déplacements et ses séjours.
Au cours de ses voyages, il rencontre surtout les spécialistes des problèmes africains, mais aussi d’autres responsables cégétistes et communistes : Raymon Barbé 126 , Léon Feix 127, Benoît Frachon 128, Gérard Cauche 129, André Tollet 130, Marcel Dufriche 131, George Delouze 132, Pierre Hervé 133, André Meriot 134, Louis Odru 135, Élie Mignot 136, Marcel Servin 137, Louis Saillant 138, Georges Séguy (le futur secrétaire général de la CGT), ainsi que des “intellectuels”, comme le futur avocat Jacques Vergès — alors président du comité de liaison des étudiants anticolonialistes —, ou encore des journalistes comme Robert Lambotte (qui “couvrira” les événements de Guinée pour L’Humanité, le quotidien du Parti communiste, jusqu’à sa mort dans les années 80). Lors de chacun de ses séjours à Paris, Benoît Frachon, avec lequel il a beaucoup d’affinités, le reçoit longuement dans son bureau ; pour lui témoigner son amitié et sa confiance, le leader de la CGT offre même un jour à Sékou l’une de ses précieuses pipes 139. Aussi bien en Guinée les militants syndicalistes donneront-ils à Sékou le surnom amical de “Frachon”.
A Paris, sa prestance impressionne aussi les femmes ; il y noue nombre de relations plus intimes et plus agréables, souvent imprégnées de militantisme syndical ou politique 140
Aucune rencontre n’a cependant autant d’importance que celle de Raymonde Jonvaux, une jeune collaboratrice de la fédération du textile de la CGT 141, dont il fait la connaissance en octobre 1948, à la veille de l’ouverture du 27ème Congrès de la centrale syndicale 142 ; il l’invite “dans un petit restaurant proche de la CGT.” “Souriante, leste et gentille”, ainsi que la décrit Sékou, elle lui voue un “amour si sincère et si tendre (…) que le souvenir tue en moi tout sommeil”. Moins de six mois plus tard, il affirme qu’il veut avec elle “construire le reste de (sa) vie, vivre ensemble dans une parfaite intimité et en étroite collaboration” ; mais nous verrons que cette union n se matérialisera pas, de par la volonté de Sékou Touré 143
La CGT contribue de son côté à soutenir financièrement Sékou Touré et à le maintenir le plus longtemps possible dans la ligne, par l’entremise de Marcel Dufriche et d’André Tollet notamment, chargés d’acheminer l’aide de la centrale aux syndicats sympathisants africains.
Depuis plusieurs années déjà, des efforts ont été faits pour tenter de réaliser une certaine unité syndicale dans le cadre de l’Afrique occidentale : dès avril 1947, la FSM et la CGT avaient organisé à Dakar une réunion pour essayer d’y parvenir 144, A la 3ème conférence syndicale africaine de Bamako 145 qui rassemble, du 22 au 27 octobre 1951 144 délégués de la CGT, venus de quatorze territoires africains francophones ainsi que des représentants de la centrale française (Maurice Carroué, Jacqueline Finale, Marcel Dufriche), Sékou fonde avec ses camarades le Comité de coordination des syndicats CGT de l’AOF-Togo dont le siège est etabli à Dakar 146. Il en devient membre pour la Guinée aux côtés de Sekouna Camara. Ainsi, à un moment où le RDA avec Houphouët-Boigny s’est déjà depuis une année désapparenté du Parti communiste, Sékou Touré reste fidèle à l’appartenance à la CGT. Pourtant, ses adversaires estiment qu’il mène double jeu en se prononçant du point de vue politique contre l’apparentement avec les communistes et du point de vue syndical pour l’unité d’action avec eux.
En fait, un jour, Sékou estimera le moment venu de jouer la séparation entre le mouvement syndicaliste africain et le syndicalisme français. Ce sera pour lui la transpositlon sur le plan syndical — ou plutôt la préfiguration — de l’indépendance sur le plan politique.

Notes
120. En fait, la CGT regroupe encore à cette époque des communistes et des socialistes, et son secrétaire général d’alors est Léon Jouhaux, proche des socialistes. La scission de 1947/48 permettra aux communistes de prendre le contrôle politique et idéologique de la CGT, cependant que les socialistes créeront en décembre 1947 la CGT-FO (Force Ouvrière). Au moment du Congrès de 1946, la CGT revendique 5.708.500 adhérents, selon Benoît Frachon, qui sera peu après son ecrétaire général.
121. On trouvera cette photographie reproduite dans ce volume. [Erratum. Aucune photographie n’est publiée dans le corps de ce volume. — T.S. Bah
122. Comme la centrale syndicale a encore à l’époque — et jusqu’en 1948 — un statut quasi officiel, c’est le gouvernement général de Dakar qui prend en charge les frais de voyage !
123. Léon Jouhaux a lancé en décembre 1945 le journal Force Ouvrière. Le 23 février 1946, un militant cégétiste des PTT, Grimaldi, y écrit: “Dans la CGT, deux tendances se dessinent nettement : l’une subordonne son action et sa doctrine au mouvement politique, l’autre se réclame de l’indépendance du syndicalisme.”
124. Cette intervention a été prononcée soit le 6, soit le 7 avril 1946, l’une des deux “journées coloniales” organisées avant le Congrès officiel. L’auteur doit la communication de ce texte — inédit — à M. Henri Sinno, directeur des archives de la CGT.
125. Article de Senghor paru dans le journal français Gavroche en août 1946.
126. En réalité Sékou Touré et Raymond Barbé se sont très rarement rencontrés, ce qui est paradoxal, compte tenu de leurs fonctions respectives. Barbé ne conserve aucun souvenir de la présence de Sékou au Congrès fondateur du RDA de Bamako en 1946 et affirme même (contre toute évidence) qu’il n’y assistait pas. En 1948, il logea à Conakry chez ékou Touré mais ce dernier était absent du territoire (conversation de Raymond Barbé avec l’auteur, 12 septembre 1998).
127. Membre du bureau politique, qui fut, après Raymond Barbé responsable de la section coloniale du Parti.
128. Benoît Frachon (1893-1975), secrétaire général de la CGT jusqu’en 1967, vice-président de la Fédération Syndicale Mondiale.
129. Membre de la section coloniale du PCF. Nous retrouverons Gérard Cauche comme expert économique en Guinée après 1958. On trouvera en annexe ce qu’en a écrit Jean Suret-Canale dans une rubrique nécrologique parue dans Aujourd’hui l’Afrique au lendemain de son décès.
130. André Tollet (1913-2001 ), ouvrier tapissier, ancien président du Comité parisien de libération, secrétaire confédéral de la CGT. A ce titre, il est chargé notamment des questions coloniales, ainsi que de la jeunesse et de la main d ‘oeuvre immigrée. Il effectue de nombreux voyages en Afrique entre 1945 et 1951 afin d’y organiser des structures syndicales. Il est écarté de la direction confédérale en 1951, mais fait encore partie en novembre 1963 de la délégation de trois membres de la CGT qui assiste à Conakry au 3ème Congrès de la CNTG.
131. Marcel Dufriche (1911-2001 ), membre de la commission administrative (plus tard exécutive) de la CGT, responsable des commissions des Territoires d’Outre-mer et de la main d’oeuvre immigrée de cette centrale, il était également secrétaire de Benoît Frachon et secrétaire de la section des Douanes et de la fédération des Finances. Membre du Parti communiste de 1934 à 1994, résistant, maire de Montreuil (Seine-Saint-Deni ) de 1971 à 1984, il est membre du Comité Central du Parti communiste de 1950 à 1964.
132. Patron du Syndicat des PTT de la métropole.
133. Pierre Hervé (né en 1913), député et journaliste (rédacteur en chef adjoint de L’Humanité de 1945 à 1949, rédacteur en chef d’Action de 1949 à 1952), il fut exclu du PCF en 1956.
134. André Meriot (1920-1980), ouvrier du bâtiment, l’un des responssables CGT de la région parisienne, plus spécialement chargé après 1955 de l’action en direction de la jeunesse.
135. Louis Odru (1919-2004 ), ancien instituteur, membre après 1949 de la section coloniale du Parti communiste, membre de l’Assemblée de l’Union française, député de la Seine-Saint-Denis et membre de la commission des affaires étrangères (1962-1986), premier maire adjoint de Montreuil, membre de la commission d’enquête de l’Assemblée de l’Union française sur les événements survenus à Conakry en octobre 1956 (il se dissociera des conclusions de la commission — voir plus loin). Comme cadre permanent du Parti commumste, il a éte chargé de maintenir les liens avec le RDA après le désapparentement RDA-PC, et a voyagé à plusieurs reprises en AOF, ce qui lui a permis de rencontrer à maintes reprises Sékou Touré. Il est retourné en Guinée dans les années 70 dans une délégation du PC dirigée par Robert Ballanger (conversation de l’auteur avec Louis Odru, mairie de Montreuil, 11 juillet 2002).
136. Élie Mignot (né en 1909), militant et dirigeant communiste en Algérie ( 1934-1938), cadre permanent de la section coloniale du PCF, conseiller de l’Union française (1947-1958).
137. Marcel Servin (1918-1968), cheminot, chef de cabinet de Maurice Thorez, député, membre du Comité central du PCF.
138. Louis Saillant (1910-1974), secrétaire de la fédération des travailleurs de l’industrie du bois, président du Conseil national de la Résistance, secrétaire de la CGT, secrétaire général de la Fédération Syndicale Mondiale (1945-1968), président d’honneur du Conseil Mondial de la Paix.
139. Témoignage de Marcel Dufriche, qui fut notamment membre du Comité central du PCF, recueilli par Valéry Gaillard lors du tournage du film Le jour où la Guinée a dit non (déjà cité).
140. C’est à cette époque que Sékou aurait contracté la syphilis, maladie sexuellement transmissible (et facilement guérissable), à laquelle quelques opposants attribueront des dégradations physiques, et plus encore caractérielles et psychologiques, de Sékou. [Erratum. Ce ne sont pas les seuls adversaires politiques qui mettent en exergue cet aspect de la psychopathologie du premier président guinéen. En effet, André Lewin lui-même fournit des détails sur les causes et les conséquences de cette maladie, qui affecta la santé de Sékou Touré pendant des décennies. — T.S. Bah.] On ne possède à ce sujet aucune certitude. En revanche, on sait que Madame Andrée se rendait régulièrement à l’ambassade d’Union soviétique pour y consulter un spécialiste de cette affection et y suivre un traitement, ainsi qu’elle en faisait d’ailleurs la confidence à l’une des collaboratrices de cette ambassade, secrétaire personnelle de plusieurs ambassadeurs, Tania Putzikine-Dalbandiants. Le plus probable est donc que Madame Andrée, dont tout le monde reconnaît la moralité indiscutée, aurait contracté cette maladie auprès de Sékou après leur mariage, ce qui suppose que Sékou ne se serait pas traité efficacement. L’auteur a également eu depuis 1995 plusieurs entretiens téléphoniques avec Madame Raymonde Jonvaux, retraitée à Gières en Isère ; cette dernière n’a pas exclu la possibilité qu’elle ait elle-même partagé cette maladie avec Sékou, qui aurait pu la lui transmettre s’il l’avait contractée auparavant (“Je me reconnais dans cette jeune syndicaliste qui lui aurait transmis une MST — maladie sexuellement transmissible — grave. Je ne sais s’il faut en rire ou en pleurer. Maintenant, ce serait le SIDA.” Lettre du 1er août 1995 à l’auteur). Roger Chambard, qui a été pendant plusieurs années le conseiller diplomatique du haut-commissaire à Dakar, n’hésitait pas à dire à propos du comportement de Sékou Touré — avec une truculence dont je prie le lecteur de m’excuser de la transcrire telle quelle : “Vous savez, quand le tréponème emet sur le dos et se met à remuer les pattes … Je connais l’histoire … C’est une petite militante de la CGT qui lui a fichu la chtouille vers 1947.” (propos transmis par Rémy Teyssier du Cros, ancien conseiller financier pour la Guinée au début des années 60, dans une lettre à l’auteur du 28 juin 1990).
141. Cette fédération est, avec celle des mines, l’une de celles qui prennent régulièrement en charge certains frais de séjours des syndicalistes africains en métropole. Celle des textiles avait pris en charge Frédéric Traoré (Haute-Volta), celle des mines (également dite du sous-sol) le séjour de Sékou Touré. Les deux fédérations avaient leurs bureaux au 1er étage du siège de la CGT, 213 rue Lafayette à Paris. C’est là que Sékou Touré et Raymonde Jonvaux se rencontrent.
142. On trouvera en annexe l’allocution que Sékou Touré a prononcée à ce Congrès (origine: Archives de la CGT) .
143. Selon diverses correspondances allant de la fin de 1948 au pnntemps 1949. L’essentiel de ce courrier personnel a été versé par l’intéressée entre les mains du responsable — à l’époque — des archives guinéennes, Sidiki Kobélé Keita, mais l’auteur, qui a lui-même reçu plusieurs lettres que lui a adressées Raymonde Jonvaux, a pu en consulter plusieurs qui sont en d’autres mains. Raymonde Paulette Jonvaux, née le 30 janvier 1927 à Etain (Meuse), avait à peine 21 ans à l’époque ; certains dossiers la présentent comme secrétaire médicale, mais elle travaillait en fait comme secrétaire à la Fédération du Textile ; elle était domiciliée alors 72 rue Fernand Pelletier à Boulogne-Billancourt. Lorsqu’elle passera en 1968 deux journées, à Conakry, en provenance d’Abidjan Sékou présentera Raymonde Jonvaux en disant : C’est Raymonde, mon amie d’enfance … “Elle a eu beaucoup d’histoires à cause de moi.” La mère de Raymonde Jonvaux, que Sékou Touré a également rencontrée, avait été à la Libération secretaire générale du Mouvement National contre le Racisme (futur MRAP), (plusieurs conversations téléphoniques avec l’auteur entre 1995 et 2001).
144. A cette époque, la FSM englobait encore les Trade Unions britanniques, ainsi que la CIO américaine.
145. Cette réunion devait se tenir à Douala (Cameroun) et avoir un caractère inter-africain. Mais en raison de l’interdiction de la FSM par les autorités françaises, la CGT dût organiser une conférence syndicale limitée à l’Afrique noire française.
146. En fait, ce comité de coordination avait été créé en marge de la conférence intersyndicale de Dakar en avril 1947, mais il n’était alors qu’une simple structure légère de liaison, sans grands moyens financiers et sans réelle influence ; son secrétaire général était Jean Blacas, ouvrier de l’Arsenal de Dakar, dont le statut resta celui d’un bénévole, non d’un cadre “permanent”.