Un jeune homme pressé

webGuinée Histoire


Paris, 1987, JA Presses.
Collection Jeune Afrique Livres. Vol. 3. 254 pages

« Ce jeune homme règnera sur la Guinée mais ses mains seront tachées de sang. »


Sur la ligne de jonction entre l’Afrique de la savane et l’Afrique de la foret, à 455 kilometres de Conakry et à 352 kilometres de Kankan, se trouve Faranah. Une ville de plaine, comme son nom l’indique, puisque Faranah vient du mot malinke fara, signifiant precisément plaine . Elle est située tout près des sources du Niger, là où le grand fleuve — on l’appelle ici la rivière aux chanteurs— n’est encore qu’un modeste cours d’eau qui plonge si profondément entre de gros blocs de pierre que, pour les riverains, les poissons l’avalent. C’est dans cette modeste cité en pays malinke qu’est né Ahmed Sékou Touré , à une date que l’on ne saurait préciser avec certitude. La plupart de ses biographes donnent 1922 comme date de sa naissance. Rien n’est moins sûr. Il faut savoir en effet qu’à l’époque coloniale seuls les fonctionnaires africains qualifiés d’évolués declaraient leurs enfants à l’état-civil. Pour les autres, c’est-à-dire la grande majorité, il n’y avait point de pièce d’état-civil. On leur accordait un jugement supplétif tenant lieu d’acte de naissance au moment de leur inscription à l’école ou de leur incorporation dans l’armée coloniale. L’âge que le maître d’école ou le sergent recruteur leur attribuait était évidemment toujours approximatif. Sékou Touré lui-même, cadet d’une famille de huit enfants, affirmait qu’il n’était pas né en 1922. Mais il n’a jamais pu dire quelle était sa véritable date de naissance. Celle-ci se situe selon toute vraisemblance entre 1918 et 1920.
Incertitude sur la date de naissance de l’homme mais aussi controverse sur son ascendance : était-il ou non un descendant du grand conquérant l’Almamy Samori, comme il le proclamait ? D’aucuns, en effet, lui dénient tout lien avec l’imam (?) de Bissandougou. La tradition africaine ayant toujours accordé la plus extrême attention aux véritables origines des individus comme des collectivités, il nous a cependant été possible, en recoupant divers témoignages, de situer avec précision Sékou Touré et les siens et même de dépassionner la question épineuse de ses liens avec Samori

Son père, Alpha Touré, un Maraka originaire de l’ex-Soudan francais, est allé, en compagnie de deux de ses frères, chercher fortune en Guinée. Siguiri, première étape de leur voyage, les séduit. Ils s’y installent. Alpha, le plus aventureux d’entre eux, ne se fixe définitivement nulle part. Il quitte bientôt ses frères pour Kankan, Kouroussa et Kissidougou. Finalement l’amitié d’une famille, les Camara , le retient à Faranah, mais il garde le contact avec ses frères restés à Siguiri.

Un jour, la famille Camara reçoit un cortège de marchands en provenance d’Albadaria, non loin de Kissidougou. Dans le groupe des arrivants se trouve une jeune fille, Aminata Fadiga, chargée de menus travaux au cours du voyage. Alpha tombe amoureux de la jeune fille. Les Camara se prêtent volontiers au jeu et ne tardent pas à demander la main de la jeune domestique. Le mariage se fait le plus simplement du monde à Albadaria . Devenu sédentaire, Alpha embrasse le métier de boucher. De l’union avec Aminata Fadiga naissent successivement :

  1. Amadou Sékou Tidiane, qui conserve d’abord le seul prénom de Sékou mais qui plus tard, apres avoir visité le monde arabe, reprendra Amadou en le transformant en Ahmed
  2. Bakari, mort prématurement
  3. une fille prénommée Ramata
  4. une seconde fille du nom de Nounkoumba
  5. un dernier enfant qui ne porte pas chance à Aminata puisqu’elle meurt en couches.

Quelle épouse sera la mère de Sékou ? En fait, elle a deux coépouses et de l’avis de tous, cette femme de petite taille et un peu dure d’oreille ne connait pas longtemps le bonheur conjugal. Mal aimée de son mari, elle souffre toute sa vie des sarcasmes et quolibets de ses coépouses. Ce manque d’affection semble même rejaillir sur Sékou, qu’Alpha ne porte pas outre mesure dans son coeur. D’autant que la rumeur dit volontiers qu’il ne serait pas son fils de sang, sa mère ayant connu son mari déjà enceinte…

Quoiqu’il en soit, cette hostilité paternelle à son endroit le diminue aux yeux de ses demi-frères, Amara, l’aîné et Ismael, son cadet, qui le traitent de temps à autre d’enfant illégitime. C’est la raison pour laquelle Sékou parle très peu de son ascendance paternelle. Quant à ce grand-père, Bakari Touré, qu’il dit être mort en déportation à Madagascar, tous les témoignages concordent pour déclarer qu’il n’a jamais existé. Toujours désireux d’apparaître, lui et sa famille, comme des martyrs de la colonisation, Sékou en a carrément pris à son aise, une fois au pouvoir, avec l’histoire et la généalogie. Sékou, en revanche, adore sa mère, et se réfère souvent à elle. A cause de Samori, dit-on, dont elle serait une arrière-petite-fille.
Cette parenté avec Samori Touré, nous l’avons dit, est toujours restée des plus controversées. Certains informateurs guinéens, en particulier bien sûr des opposants au régime de Sékou, écartent d’emblée l’hypothèse, allant jusqu’à traiter cette ascendance de lointaine et tortueuse. Mais la grande majorité, nous l’avons verifié personnellement, admet que l’arrière-grand-mère maternelle du futur président de la Guinée, Bagbe Ramata Touré, est bien une fille de l’Almamy Samori. Tous les proches le confirment. Et personne ne conteste le lien entre l’Almamy et Djimini Saran, cette tante de Sékou qui le recommanda auprès d’Houphouet-Boigny. Enfin l’historien français Yves Person, qui a travaillé une vingtaine d’années sur Samori, écrit lui-même à ce propos dans sa thèse monumentale, Samori : une révolution dyoula :

A partir de 1871, les mariages [de Samori] s’étendaient aux pays du Nord qu’il s’employait à conquérir. C’est ainsi qu’il épousa, entre autres,

  • Kene Konate, de Komodougou
  • Hawa Ule et, surtout,
  • Sarankenyi Konate, la plus illustre de ses femmes.

Son union avec Bagbe Mara, une Kuranko, arrière-grand-mère de Sékou Touré, doit remonter à la même époque . La parenté, en toute objectivité, ne fait finalement aucun doute, même si son origine maternelle permet à certains de tenter de la dévaloriser.

Mais, avant tout, qui est Samori, pour que ses liens supposes avec Sékou Touré aient represente un tel enjeu ? Rarement une personnalité africaine aura donné lieu à autant de jugements contradictoires. Les officiers francais présents à l’époque en Guinée qui ont couché par écrit leurs impressions se rangent aussi bien dans le camp des admirateurs (Baratier, Péroz …) que des détracteurs (Gouraud, Binger …).

Pour les uns il s’agissait d’un sinistre négrier qui faisait trancher la tête de ceux qui osaient prononcer son nom, comme l’écrivait un officier français. Ce nouvel Attila semait sur les chemins des monceaux de cadavres, ruines et squelettes, cendres et solitude.

Pour d’autres, il faut voir en lui un véritable homme d’Etat, un stratège de génie, strictement respectueux des lois de la guerre alors en usage en Afrique, tandis que les conquérants coloniaux ne respectaient aucune loi, ni les leurs ni celles des Africains
Toujours est-il que ce fils d’un modeste marchand étendit son autorité à partir de 1870 sur un immense territoire englobant la moitié de la Guinée et une partie de l’actuel Mali. Plus tard, refoulé par les colonnes françaises, il exerca, à partir de 1892, son contrôle sur le nord de la Côte d’Ivoire, sur le sud de l’actuel Burkina Faso jusqu’à Bobo-Dioulasso , et sur une partie du Ghana. Pendant pres de sept ans, il poursuivra encore la lutte avant d’être capturé par les Français le 29 septembre 1898. Il mourra deux ans plus tard au Gabon, ou il avait été déporté.
Le général Baratier le dépeignait ainsi :

Samori Touré s’est montré supérieur à tous les chefs noirs qui ont été nos adversaires sur le continent africain. Il est le seul ayant fait preuve de qualités caractérisant un chef de peuple, un stratège et même un politique. Conducteur d’hommes en tout cas il le fut, possédant l’audace, l’énergie, l’esprit de suite et de prévision et par dessus tout une tenacité irréductible, inaccessible au découragement.

Peu de chefs africains, assurément, ont su résister à la poussée impérialiste avec autant d’habileté et de courage. Et Samori, surtout, sut guérir les Malinkés de leurs scléroses au point d’en faire un des peuples les plus aptes à maintenir son identité durant l’ère coloniale. Son souvenir sera amplement exploité par Sékou Touré à la veille de l’indépendance de la Guinée. Les propagandistes du parti évoquent alors à tour de bras la fameuse prédiction faite simultanément par les voyants de diverses localites malinke et selon laquelle Samori ayant été déposé par la France, l’un de ses descendants rejetterait les Français à la mer… Un rappel habile et efficace car le souvenir de Samori est resté vivace dans la mémoire collective des Malinkes. De Siguiri à Faranah en passant par Beyla, Kankan, Kouroussa, on contait la vie audacieuse de l’ancien marchand ambulant qui s’était fait guerrier pour défendre sa mère, et qui était devenu ce chef politico-religieux dont même les adversaires, comme les officiers français Peroz et Baratier , traçaient un portrait flatteur.

Sékou Touré et ses chantres, ainsi, tout en regrettant adroitement à l’occasion qu’il ait compris trop tard la nécessité d’un front commun de la résistance africaine, ont récupéré sans la moindre retenue le héros national. Sékou était, disaient-ils, ce descendant choisi par les anges pour venger l’empereur Samori. Qui aurait désormais pu do… des pouvoirs surnaturels qui faisaient de lui un … craindre ? D’autant plus que Sékou Touré s’était alors assuré, avec la complicité de ses parents, un autre parrainage prestigieux. Les proches de la famille assurent en effet que les prénoms Amadou et Sékou qui lui ont été décernées à sa naissance n’ont pas été choisis au hasard et se trouvent être exactement ceux du Chérif Fanta Mady, le Waliyou (saint en arabe) de Kankan. Celui-ci était le fils de Karamoko Sidiki, marabout conseiller de l’Almamy Samori

Mais Chérif Fanta Mady eut encore plus de prestige que son père. De son vivant, Kankan était devenu un lieu de pélerinage où se rendaient régulièrement des musulmans et des non-musulmans pour solliciter la baraka du saint homme. C’est auprès de lui que s’était rendu le Dr Nkrumah dans les années cinquante pour demander des prières particulières en faveur de son pays.

Chérif Fanta Mady lui aurait alors annoncé l’indépendance du futur Ghana dans un proche avenir. Le même Chérif Fanta Mady aurait prédit au gouvernement de la Guinée la victoire des Alliés sur les Allemands, et cela dès le début de la Seconde guerre mondiale
En donnant les prénoms du grand Chérif de Kankan à leur garçon, les parents de Sékou Touré espéraient probablement le mettre sous la protection du saint homme. Pensaient-ils déjà eux aussi à la prédiction des marabouts évoquée plus haut ? Toujours est-il que quand, plus tard, Sékou Touré se lança dans la politique, il rendit plusieurs visites à Cherif Fanta Mady , qui aurait confié à ses proches qu’il voyait en songe le jeune homme régner sur la Guinée, mais que ses mains etaient couvertes de sang
Si Aminata Fadiga avait connu Agrippine sans doute aurait-elle pu reprendre à son compte les propos de la mère de Néron a l’oracle :dum regnat (pourvu qu’il règne)… D’autres, il est vrai, se chargèrent eux aussi de contruire la prédestination de Sékou Touré: quand il devint évident qu’il allait accéder au pouvoir, son parti ne fit-il pas répandre le bruit qu’il serait reconnu mahdi avant l’âge de 40 ans

A 20 ans, Sékou Touré, dandy, grand charmeur, raffole des belles filles et des danses nouvelles.

L’enfance de Sékou s’est pourtant déroulée sans histoire particulière. Comme tous les jeunes Malinkes il est resté aupres de sa mère jusqu’à l’âge de 7 ans. On le mit à l’école coranique où il apprit, en compagnie d’autres jeunes du même âge, quelques versets du Coran auprès du petit karamoko (maître d’école) du village. Le but de l’école coranique dans ces régions d’Afrique était alors d’exercer la mémoire des enfants en leur faisant apprendre par coeur quelques versets indispensables à la pratique de la religion. Inutile de préciser que les élèves ainsi formes ignoraient tout du sens des textes qu’ils citaient. Sékou Touré et ses camarades n’avaient donc qu’une connaissance très sommaire de la langue arabe.

Entré déjà grand, vers 8 ans au moins, à l’école rurale de Faranah, il y fait les quatres années régulières. Ensuite il va à Kissidougou pour les deux années complémentaires qui le conduiront au certificat d’études primaires élémentaires.

A cette époque l’écolier Sékou Touré est plutôt taciturne. Insatisfait, aigri, il pousse l’audace jusqu’à la contestation ouverte. Son maître d’école, Fodé Bokar Maréga, pédagogue rigoureux, n’apprécie pas du tout cet esprit contestataire. Cette mésentente chronique, se rappelle un condisciple, s’aggrave un jour à la suite de la disparition d’un livre scolaire. Les soupçons de vol pèsent lourdement sur Sékou. En vérité d’autres commentaires sur son parcours scolaire sont plus favorables à Sékou Touré et attestent son sérieux. C’est ainsi qu’un de ses camarades d’école, Ansoumane Magassouba, raconte qu’il s’était confectionné un gros carnet de notes intitulé Tout en un, une sorte de memento dans lequel il transcrivait, outre ses résumes, croquis, cartes et leçons, une infinité de notions recueillies au cours de ses recherches personnelles: dates historiques, liste des principales montagnes de l’Afrique et du monde avec leur altitude, proverbes et devinettes, préceptes d’hygiène, liste des maladies contagieuses avec indications de causes, de symptômes, etc. Quoi qu’il en soit, selon l’historien officielSidiki Kobélé Keita, le jeune Sékou Touré était déjà une forte tête. Il organisait ses camarades de classe pour résister à la tyrannie de ses instituteurs. Il faisait d’autre part preuve d’un esprit nationaliste aussi précoce que sourcilleux. Il se refusait par exemple à apprendre l’histoire coloniale. Il méprisait le maître qui la lui enseignait et déchirait les pages de Moussa et Gigla, manuel de lecture dans lequel l’Afrique était humiliée à travers ses héros: récit de l’arrestation de Samori, temoignages de sacrifices humains au Dahomey (Bénin actuel), etc, autant de choses qui le révoltaient.

C’est, dit Sidiki Kobélé Keita, parce qu’il avait refusé de réciter une leçon sur Samori , traité de sanguinaire, que l’instituteur Bokar Marega aurait rayé le nom de Sékou Touré de la liste des reçus à l’école primaire supérieure (EPS) de Conakry. Mais selon certains de ses camarades d’école, Bokar Marega n’y était pour rien : le candidat Sékou Touré n’aurait tout simplement pas obtenu les notes nécessaires à l’integration de l’EPS. Injustement exclu ou, plus probablement, normalement recalé.

Il fut alors orienté vers l’école Georges Poiret , un établissement d’enseignement professionnel, où il entra en 1936. On l’affecta à la section forge et ajustage. Il n’y restera pas plus d’un an et demi. Sékou Touré, c’est sûr, n’a jamais digéré d’avoir été ainsi écarté de l’école primaire superieure (EPS) Camille Guy. Toute sa vie il en voudra à l’instituteur Bokar Marega, dont il fera exécuter en 1971 un fils, Dr. Marega. Il effectue sa première année à l’école Georges Poiret à Conakry au cours de l’année scolaire 1935-1936. Les élèves des deux écoles, EPS et école professionnelle, mènent alors une vie commune. Seuls les différencient les cours et les écussons qui ornent l’uniforme et le bérêt. Tandis que les Epesiens portent deux palmes académiques, les futurs techniciens ont droit à deux marteaux croisés. Cette promiscuité n’arrange certes rien !

Mécontent de son sort, Sékou ne se promène jamais en ville avec ses condisciples du technique. Il sort toujours avec deux ou trois Epesiens , parmi lesquels Ibrahima Diané, l’un des futurs fondateurs du PDG avant d’être l’une des victimes de la vindicte de Sékou Touré pendant les années soixante-dix. Ce dernier a été d’ailleurs l’un de nos principaux informateurs sur la jeunesse de Sékou. Les dimanches et les jours fériés, à peine a-t-il franchi les portails de l’école que Sékou arrache l’écusson de son béret et le fourre dans sa poche; ses compagnons en font autant, sans doute beaucoup plus par charité que par solidarité. Au cours de la deuxième année, il doit interrompre brutalement sa scolarité. Un jour, raconte un de ses condisciples, pendant la recréation, Sékou eut une altercation avec le surveillant général. Il y eut un attroupement. L’économe, un Francais, M. Allainmat , intervint. Sékou continua à protester. Dès que le calme fut revenu, il prit ses affaires et quitta l’école de lui-même. C’est après qu’est intervenue une décision portant son renvoi. Il en gardera une profonde amertume. Mais, dans l’immédiat, exclu de Georges Poiret, le voilà lancé dans la vie active, à 18 ans environ. Sékou Touré va exercer plusieurs petits métiers-apprenti maçon, ajusteur-avant de trouver une place de commis aux écritures à la Compagnie du Niger francais, succursale du trust Unilever à Conakry. Dès qu’il le peut, il consacre une partie de son salaire a l’habillement et aux livres. Lecteur boulimique, il avale des ouvrages en tous genres, des prophéties de Nostradamus au Kama Sutra en passant par Les Trois mousquetaires et même, dit-on, quelques classiques du marxisme

Mais déjà le destin le guette: la vie d’un fonctionnaire content de son sort ne peut satisfaire cet adolescent ambitieux. Par bonheur, il rencontre dans le milieu postal quelques communistes francais, parmi lesquels un certain Eyquem. Six ou sept instituteurs francais, également communistes, viennent grossir ce noyau de militants actifs à Conakry. Ce sont ces postiers et enseignants qui initient Sékou Touré au marxisme-léninisme. Dès le milieu des années quarante, il participe a un Groupe d’études communistes (GEC). Ses réunions bihebdomadaires se tiennent dans les locaux d’un certain Biras , agent métropolitain du service des Eaux à Almamya , un quartier situé en plein centre de Conakry. Très vite le cercle s’agrandit avec l’arrivée de cadres guinéens dûment embrigadés tels Saifoulaye Diallo, Madeira Keita, Ibrahima Diané, etc.