Le FMI a critiqué lundi l’achat d’un nouvel avion présidentiel au Mali alors que le pays reste sous perfusion de la communauté internationale.
Ibrahim Boubacar Keita, président du Mali
Les critiques acerbes contre le nouvel avion du président malien Ibrahim Boubacar Keïta ne se cantonnent pas à Bamako. Un porte-parole du Fonds monétaire international (FMI) a ouvertement critiqué, lundi 19 mai, depuis Washington, l’achat de ce jet Boeing par la République du Mali.
— Nous sommes préoccupés par la pertinence de récentes décisions telles que l’achat d’un avion présidentiel d’une valeur de 40 millions de dollars (29,5 millions d’euros), a déclaré ce représentant du FMI.
Selon lui, cette transaction témoigne de “faiblesses” dans la gestion des finances publiques du pays, affirmant également que le prochain prêt du FMI au pays serait en conséquence “retardé”. Le porte-parole de l’institution n’a par ailleurs pas exclu que cet achat ait été, en partie, financé par des précédents prêts du Fonds. Dans son courriel, il a simplement déclaré que cette transaction — dont l’institution n’a pas été préalablement informée — avait été “principalement” financée par un prêt d’une banque malienne, dont il n’a pas donné le nom.
Besoins de financement urgents
De son côté, la Banque mondiale a elle indiqué suivre la situation “avec inquiétude”. Selon une source proche du dossier, l’achat du jet présidentiel n’a par ailleurs pas fait l’objet d’un appel d’offres en bonne et due forme. Selon le ministre de la Communication du Mali, Mahamadou Camara, “la réaction du FMI ne sanctionne pas stricto sensu l’achat de l’avion présidentiel. C’est plutôt une conséquence du fait que Bamako n’a pas pu fournir à temps le certificat de réception de l’appareil et d’autres justificatifs portant sur le financement de l’achat d’armements. Sans ces documents, la revue du FMI précédant le déblocage d’une nouvelle tranche de prêt est simplement retardée”.
Début mai, le Premier ministre Moussa Mara avait défendu cette transaction en estimant que l’ancien avion présidentiel était techniquement défaillant.
La colère du FMI est à la mesure de son investissement dans le pays, qui peine encore à reprendre le contrôle de la partie nord, plus d’un an après le début de l’intervention militaire menée par la France. Pour combler les besoins de financement urgents du pays, le FMI a d’abord débloqué en 2013 deux prêts d’urgence pour un total de quelque 33 millions de dollars. Il a notamment salué le retour d’une certaine stabilité politique avec l’élection en août d’Ibrahim Boubacar Keïta à la tête de l’État.
AFP/Jeuneafrique.com
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